Angoulême 2024: cinq BD qui méritent de repartir avec un Fauve

En parcourant la sélection officielle de la 51e édition du Festival d’Angoulême, on ne peut s’empêcher de penser que les auteurs ont visiblement profité de la libération de la parole sur la santé mentale pour coucher leurs fractures intimes sur le papier.
Certains ont choisi d’analyser leur propre enfance, comme Charles Berberian dans Une éducation orientale, ode à un Beyrouth disparu, tandis que d’autres ont préféré décrire les destins d’enfants façonnés par la violence des adultes, tantôt négligents (Chair à canon, d’Aroha Travé; Monica, de Daniel Clowes), tantôt maltraitants (Une enfance de paille, de Lika Nüssli).
On distingue plusieurs récits sur la solitude, dont le mélancolique Astra Nova de Lisa Blumen, huis clos forcé avant un voyage spatial, et le tragi-comique Les Daronnes de Yeong-shin Ma, sur une bande de quinquagénaires coréennes en mal d’amour. Il y a aussi plusieurs bandes dessinées qui nous plongent dans la spirale des obsessions: pour l’alcool dans Les Imbuvables de Julia Wertz; pour le lait maternel dans le saisissant Fleur de lait de Miguel Vila; et pour l’image d’une muse dans Dédales 3 de Charles Burns, qui pousse les curseurs du thriller psychologique encore plus loin que dans les deux premiers tomes.
Mais ce n’est rien à côté de ce que provoque l’étrangeté narrative de Quelques minutes après que le temps s’arrête de DoubleBob, série de petits carnets qui…