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«Daaaaaalí!» ne sépare pas l’homme (imbuvable) de l’artiste

«Daaaaaalí!» ne sépare pas l’homme (imbuvable) de l’artiste
Publié le , mis à jour le

À quel point peut-on analyser les films de Quentin Dupieux? Faut-il se contenter d’être émerveillé (ou parfois déçu) par les dispositifs mis en place, le plaisir pris par le cinéaste à les explorer à fond, sa propension à emboîter les idées singulières ou saugrenues de façon à nous faire vivre mille expériences en moins d’une heure vingt? Ou est-il permis d’essayer d’y déceler au moins un peu de fond?

Contrairement à ce qui se produisait dans certaines de ses premières œuvres, entièrement dirigées par une quête d’absurdité symbolisée par le slogan «no reason» de Yannick, Daaaaaalí! cache un propos sérieux sous la gaudriole et les jeux de narration. Ce n’est pas la première fois: qu’il parle de notre rapport au temps qui passe dans Incroyable mais vrai ou de l’apport de l’art dans Yannick, le réalisateur-scénariste-cadreur-monteur semble même de plus en plus concerné par ses sujets. Sans rien perdre de sa folle inventivité.

Dans Daaaaaalí!, il est notamment question de la figure de l’artiste génial, et de ce que cela implique en matière de posture, de rapport aux autres, de courtoisie et de respect d’autrui. Particulièrement lorsqu’il est joué par Édouard Baer et Jonathan Cohen, qui font partie des six acteurs à l’interpréter alternativement ici, Salvador Dalí est croqué comme un être insupportable: égocentrique, capricieux, puéril, qui use et abuse de son statut de grand maître…

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