«Hazel»: vivre (vite), aimer (fort), mourir (pas tout de suite)

J’ai prié pour la détester, j’ai tout fait pour ça, mais quand personne ne la regardait, elle esquissait un drôle de sourire de morte qui me plaisait beaucoup trop.
La nuit est leur royaume. Dans un Paris enfumé, de bars en boîtes de nuit, Hazel et Ian se rencontrent, se suivent, se perdent. Ce jeu du chat et de la souris, pour le moins intense, leur vaudra quelques moments de grâce et pas mal d’ecchymoses.
C’est cette histoire tourmentée que raconte Sarah Koskievic, collaboratrice de Slate –elle est directrice de production éditoriale du podcast Transfert– dans son deuxième roman, publié quatre ans après La Meute (Plon).
Hazel paraît aux Éditions de la Martinière le 25 août 2023. Nous publions ci-dessous un extrait du chapitre 2.
Je l’attends au comptoir comme je l’ai toujours fait et elle est en retard. J’aime les choses linéaires et immuables.
Propres. Stables. Précises.
C’est pour ça que je me refuse à décaler ce dîner au vendredi ou à l’avancer au mercredi. Impossible aussi de changer de resto. On va chez Sam le jeudi, c’est une adresse qu’on ne partage pas, on se la refile sous le manteau, rue du Faubourg-Saint-Denis. On a commencé à venir quand on était au lycée et qu’on n’avait pas les moyens de se payer autre chose que le plat du jour, c’est normal qu’on perpétue la …