«I like America and America likes me»: Joseph Beuys se fait enfermer avec un coyote sauvage

L’écologie pour faire oublier le nazisme, un animal sauvage pour protester contre la guerre du Vietnam: l’Allemand maîtrise l’art de la rédemption (et de la réinvention) personnelle et collective.
New York, le 21 mai 1974. Une ambulance s’arrête devant le 409 West Broadway, dans le quartier de Soho, alors repère des artistes et des jeunes galeries. Les badauds s’attardent devant le spectacle: sur le brancard que sortent du véhicule les employés de la galerie, une silhouette fantomatique est enroulée dans une épaisse couverture de feutre. C’est celle de l’artiste Joseph Beuys (1921-1986).
Mais ce dernier n’est pas souffrant; il proteste. Contre la guerre du Vietnam, plus précisément. L’Allemand refuse de poser le pied sur le sol américain tant qu’elle ne prendra pas fin (elle s’achèvera l’année suivante et aura duré vingt ans). Pour cette action artistique, qu’il accepte de réaliser à l’occasion de l’inauguration de l’espace new-yorkais du galeriste René Block, qui le représente, Joseph Beuys (nom qui se prononce ainsi, si vous vous posez la question) ne foulera que le sol de la galerie.
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