Immense trauma, « La zone d’intérêt » est aussi un film brillant sur le couple

Le terme « zone d’intérêt » désigne les 40 kilomètres carrés qui entouraient le camp d’extermination d’Auschwitz. C’est là-même, au sein de l’habitation familiale d’un officier SS, que nous plonge le d’ors et déjà plus grand film de 2024. Une séance nécessaire.
Pourquoi voir La zone d’intérêt, en salles depuis le 31 janvier ?
La vraie question serait plutôt : pourquoi ne pas voir La zone d’intérêt ? Car le dernier long-métrage du trop rare cinéaste britannique Jonathan Glazer s’impose comme une évidence. Un choc naturellement, mais aussi, d’ors et déjà, le plus grand film d’une année qui ne fait que commencer. En relatant minutieusement le quotidien du commandant d’Auschwitz Rudolf Höss et de son épouse Hedwig, le metteur en scène a relevé un défi ambitieux : proposer la mise en son de l’horreur des camps d’extermination. Mais pas seulement.
Ainsi de la violence d’Auschwitz, l’on ne verra rien ou si peu, l’on entendra – beaucoup. Surtout, loin de se limiter à ce concept déjà dense, Glazer dresse un portrait de femme glaçant, en s’attardant sur Hedwig, interprétée par une remarquable Sandra Huller (qui manie aussi bien l’ambiguïté que dans l’ultra primé Anatomie d’une chute), et plus encore une réflexion passionnante sur le couple, et l’unité…