L’art abstrait n’aurait pas eu autant de succès sans l’intervention de la CIA

Mark Rothko ou Jacksnon Pollock n’étaient pas des agents du renseignement américain, mais leurs peintures ont été utilisées comme des outils de soft-power. Ce qui a inspiré la meilleure série de BD animalo-policière du moment, «Grandville».
Imaginez. La bataille de Waterloo, au lieu de plomber le come-back de Napoléon, a renforcé son pouvoir et lui a donné les armes pour vaincre la Grande-Bretagne et régner sur l’Europe. La famille royale anglaise a été guillotinée et il a fallu que les anarchistes de l’autre côté de la Manche s’activent pour que le pays redevienne indépendant, sous le nom de «République socialiste de Grande-Bretagne». C’est ce qu’on peut lire dans la série Grandville, imaginée par l’auteur anglais de bande dessinée Bryan Talbot, pour qui toutes les histoires, si elles divertissent, doivent être politiques.
Quand il a créé, en 1978, le personnage de Luther Arkwright, à qui il a fait vivre des péripéties dans un monde de science-fiction, c’était pour s’attaquer à l’extrême droite. «Ses aventures, je les ai écrites durant l’ascension du Front national britannique, quand Thatcher était au pouvoir. Les fascistes défilaient dans la rue et je m’attaquais à ça. J’ai d’ailleurs fait des dessins pour la branche locale de la Ligue anti-nazi.» Depuis, avec Mary Talbot, son épouse et coautrice, …