Le patron de Disney appelle ses créateurs à se concentrer sur le “divertissement”

Il souhaite que soient davantage délaissés les messages à caractère politique. Il a admis que les résultats économiques n’étaient pas au rendez-vous.
Mercredi, à l’occasion du DealBook Summit organisé par le New York Times (auquel Elon Musk a aussi participé), le patron de Disney n’a pas fait dans la dentelle :
Les créateurs ont perdu de vue ce que devait être leur objectif numéro un. Nous devons d’abord divertir. Il ne s’agit pas d’[envoyer] des messages.
“Nous avons eu un impact positif sur le monde”
À 72 ans, celui qui a pourtant marqué le tournant progressif du géant Disney pense être parvenu à divertir sans oublier les valeurs qu’il souhaitait porter : “Nous avons eu un impact positif sur le monde de différentes manières. Black Panther en est un excellent exemple”.
Il poursuit : “J’aime pouvoir divertir en insufflant des messages positifs et avoir un bon impact sur le monde. Fantastique! Mais cela ne devrait pas être l’objectif. Quand je suis revenu, ce que j’ai vraiment essayé de faire, c’est de revenir à nos racines”.
Une série d’échecs
Et il faut dire que Disney n’est pas à la fête : The Marvels a fait le pire démarrage de l’histoire de la franchise, et le film d’animation Wish est loin d’avoir été couronné de succès.
Disney s’est aussi retrouvé englué dans une guerre culturelle avec Ron DeSantis, le gouverneur de Floride et candidat à l’investiture républicaine pour 2024. Disney, critiquée pour son “wokisme”, n’a pas été épargnée sur les réseaux sociaux pour avoir intégré un baiser homosexuel dans Lightyear (Buzz l’éclair) en 2022) et un personnage gay dans Strange World (Avalonia, l’étrange voyage, toujours en 2022). Et la frange la plus réactionnaire a aussi regretté que déploré que la Petite Sirène, dans la dernière version du film, a été incarnée par l’actrice noire Halle Bailey.
Une valorisation en berne
Depuis le printemps 2021, les actionnaires ne manquent pas non plus de sonner les cloches de la direction. Nelson Peltz, investisseur activiste, a dans un communiqué indiqué cette semaine : “Depuis que nous avons donné à Disney l’opportunité de prouver qu’il pouvait ‘redresser le navire’ en février dernier, jusqu’à notre réengagement il y a quelques semaines, les actionnaires ont perdu environ 70 milliards de dollars de valeur”.
Avant d’ajouter : “La confiance des investisseurs est faible, des questions stratégiques clés se profilent et même le PDG de Disney reconnaît que les défis de la société sont plus grands qu’on ne le pensait auparavant”.
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