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«Le Successeur», un cauchemar nommé patriarcat

«Le Successeur», un cauchemar nommé patriarcat
Publié le , mis à jour le

Conformément au souhait du réalisateur Xavier Legrand, cet article est garanti sans spoiler.

Ça commence de façon implacable. Dans une salle immense et immaculée, tout au long d’un parcours en spirale, des mannequins défilent. Le regard droit et déterminé, cette «armée de femmes», comme nous la décrit Xavier Legrand, exécute une chorégraphie réglée comme du papier à musique. En coulisses, un homme concerné, concentré: c’est Ellias Barnès, jeune couturier en vogue, bien décidé à succéder avec brio au créateur légendaire dont il a récupéré le trône à sa mort.

Ellias ne vient pas de ce milieu: il a gagné sa place à la sueur de son front. Le couturier dont il prend la suite n’est pas son père. Un père, Ellias en a un, mais celui-ci vit de l’autre côté de l’océan, quelque part dans la banlieue de Montréal. Fâchés, les deux hommes ne sont quasiment plus en contact. Mais le jeune créateur de mode, soudain pris par une douleur au cœur dont il ignore si elle est le fruit d’un mal héréditaire, va devoir renouer le lien, pour tenter d’en savoir plus.

Et puis les éléments s’enchaînent, et voilà Ellias Barnès contraint de prendre le premier avion vers son Canada natal: ce géniteur auquel il comptait extorquer des informations vient de mourir. Alors, par devoir familial ou par nécessité, il renoue avec son rôle de fils, rôle qu’il n’a pas choisi, pour aller vider la maison paternelle et…

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