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Les César 2024 ratent leur rendez-vous avec l’histoire

Les César 2024 ratent leur rendez-vous avec l’histoire
Publié le , mis à jour le

Un jour peut-être, la raison première pour laquelle on regardera la soirée des César jusqu’à minuit et des poussières, ce sera le palmarès. Mais depuis quelques années, il faut bien l’avouer, l’attribution des statuettes n’a plus tout à fait la même saveur. Sans doute le César de la meilleure réalisation remis en 2020 à Roman Polanski (et le cri de rage lancé par Adèle Haenel avant de quitter la salle Pleyel) aura-t-il lancé une nouvelle ère.

Désormais, plus que jamais, on ausculte les prises de parole. De sketchs en discours, les occasions de s’engager et de dénoncer sont nombreuses. À ce titre, 2024 avait tout d’une année charnière. D’abord parce que le cinéma français, sous l’impulsion des femmes qui ont accusé Gérard Depardieu de violences sexistes et sexuelles, mais aussi grâce à Judith Godrèche, qui porte plainte contre Benoît Jacquot et Jacques Doillon pour viol, semble en train d’amorcer enfin son #TeToo.

Mais ce n’est évidemment pas tout. Les guerres qui tuent des dizaines de milliers de civils, l’état d’urgence climatique dans lequel se trouve la planète, le creusement des inégalités sociales contre lesquelles le pouvoir ne fait rien: les raisons d’utiliser son temps de parole à des fins politiques sont nombreuses. C’est autrement plus important (et intéressant) que de remercier une palanquée de personnes dont, il faut bien le reconnaître, le public se fiche un peu.

Sil…

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