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«Les Dormeurs»: Sophie Calle invite des inconnus à partager son lit

«Les Dormeurs»: Sophie Calle invite des inconnus à partager son lit
Publié le , mis à jour le

Entre ses draps se succèdent des anonymes croisés dans la rue, des boulangers égrillards, un acteur débutant nommé Luchini, jusqu’à la rencontre fortuite qui va lancer sa carrière.

À la fin des années 1970, la future plasticienne Sophie Calle vient de mettre fin à sept ans de pérégrinations à l’étranger. Âgée de 26 ans, elle retourne à Paris s’installer chez son père. «Je n’avais pas d’amis», racontait-elle à propos de cette époque au Guardian en 2009. Il y a d’autres moyens de s’en faire que d’inviter de parfaits inconnus à partager votre lit. Mais la vue de son lit vide «l’inquiète» au point de ressentir la «nécessité» de le voir occupé. Et il le serait «24 heures sur 24, comme ces usines où on ne met jamais la clé sous la porte».

Ayant laissé derrière elle –mais jamais très loin– des années d’activisme (maoïsme, féminisme, gauche prolétarienne et même lutte pro-palestinienne au Sud-Liban, d’après l’historienne de la photographie Elvire Perego), elle s’ennuie. La photographie l’intéresse, ce qui tombe plutôt bien: elle y voit un moyen d’amadouer ce père féru d’art qu’elle sent déçu par son manque de constance et las de financer ses errances. Au hasard des rues, elle propose à des inconnus de venir dormir chez elle. Elle a pour projet de les photographier et de leur soumettre un …

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