«L’Ombre d’un doute», le film d’Hitchcock qui raconte la Shoah sans jamais en parler

Tournée en 1942, l’œuvre du cinéaste exilé aux États-Unis semble détachée de tout contexte idéologique ou politique. Elle mérite toutefois d’être revue sous un autre angle.
L’Ombre d’un doute, l’un des films préférés de son réalisateur, Alfred Hitchcock, a très probablement pour thème réel une réflexion du célèbre réalisateur britannique à propos de ce que lui inspiraient le nazisme et la Shoah. L’idée m’en a été suggérée par Fabrice Bouthillon, professeur d’histoire contemporaine à l’université de Bretagne-Occidentale de Brest. Mais pourquoi le nazisme, dans un film apparemment détaché de tout contexte idéologique ou politique?
Tourné en 1942, après l’entrée en guerre des États-Unis, Shadow of a doubt (L’Ombre d’un doute) est de prime abord une réflexion sur le mal: traqué, un diabolique tueur de riches veuves, Charlie Oakley (dit «Oncle Charlie», interprété par Joseph Cotten), se réfugie chez sa sœur à Santa Rosa, ville californienne moyenne typique d’une certaine Amérique, où il retrouve son innocente nièce Charlotte Newton (surnommée comme lui «Charlie», incarnée par Teresa Wright), qui lui voue une profonde admiration mais qui va progressivement, horrifiée autant que fascinée, découvrir sa dimension satanique.
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