«Past Lives – Nos vies d’avant», filmer l’identité plurielle

Rencontre avec Celine Song, qui signe un premier film subtil sur les retrouvailles d’une jeune femme d’origine coréenne avec son ami d’enfance.
Le décor est un bar new-yorkais. Une femme, assise entre deux hommes, le sourire aux lèvres, regarde tour à tour ses deux compagnons, paraissant à la fois tendue et à sa juste place; une présence absente, flottante, porteuse d’un bonheur intense et mélancolique.
«Le sentiment que j’ai eu, assise là entre mon amour d’enfance et mon mari, raconte la réalisatrice Celine Song, c’est que je ne traduisais pas seulement entre deux langues et deux cultures. J’étais entre deux parties de moi-même, deux parties de mon histoire.»
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Au chaud dans les bureaux d’ARP, une tasse de café fumant entre les mains tandis que la pluie parisienne bat son plein, Celine Song est en veine de confidences, jetlaguée mais chaleureuse, ouverte à l’exercice de l’interview. Elle vient promouvoir à Paris son premier film, le délicat Past Lives – Nos vies d’avant, qui figure déjà sur toutes les listes américaines des meilleurs films de 2023 et pourrait remporter quelques nominations aux Oscars. Elle s’y inspire en grande partie de sa propre …