Quand Carolee Schneemann déroulait son «Interior Scroll» face à une Agnès Varda choquée

En 1975, l’artiste utilise son corps pour une performance jugée obscène et narcissique, même par certaines des icônes féministes de l’époque. Son rôle de pionnière sera reconnu trente ans plus tard.
«Immonde, obscène!» Ses happenings étaient considérés comme si révoltants qu’un spectateur a un jour sauté sur scène pour l’étrangler… On ne pouvait terminer notre série sans consacrer un épisode à Carolee Schneemann (1939-2019). Sa performance Interior scroll (1975) a certainement choqué les spectateurs, célèbres ou anonymes. L’onde a d’ailleurs été si forte qu’il a fallu attendre trente ans pour que le travail de l’artiste américaine soit pris pour autre chose que de la pornographie et pour qu’on reconnaisse son rôle pivot dans l’histoire de l’art féministe et du body art. «Schneemann ne s’est pas contentée de changer le paradigme –elle l’a fait exploser», écrit le Guardian en 2015.
Les Nations unies décrètent que 1975 sera l’Année internationale de la femme et, à cette occasion, les artistes Joan Semmel et Joyce Kozloff organisent un festival féminin, «Women Here and Now», à East Hampton, sur Long Island. Le village est alors le repaire de nombreux artistes, parmi lesquels Jackson Pollock, Lee Krasner, Willem de Kooning ou Mark Rothko.
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