Sur la terre comme dessous, «La Chimère» est bien vivante

Amoureux, bricolé, surprenant, le nouveau film d’Alice Rohrwacher tisse ensemble comique, fantastique et mélodrame pour inventer un mythe contemporain ancré, depuis un coin du centre de l’Italie, dans les grandes mutations contemporaines.
Sans états d’âme, les gars ont tout détruit. On les a envoyés nettoyer ce qui faisait désordre. C’était là qu’habitait l’étrange étranger, Arthur. Au pied des murailles du bourg, une sorte de baraque de bric et de broc, refuge à la limite de la ville et de la campagne. Là où venait parfois le rejoindre cette jeune femme étrange, étrangère elle aussi et pourtant prénommée Italia.
C’est une scène brève, presque en marge (elle aussi) du récit de La Chimère. Il s’y concentre pourtant beaucoup des multiples enjeux et émotions dont le quatrième long-métrage d’Alice Rohrwacher est porteur. Un film dont la beauté singulière, radicale, est d’être dans l’élan de multiples forces, d’énergies qu’on supposerait inconciliables et qui en font cet être vivant.
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Ils ne sont pas si nombreux, les films qu’on qualifierait d’êtres vivants. Celui-ci l’est extraordinairement.
Cela avait commencé avec un rêve et puis, un …