«The Office», vive la vie de bureau moche

Le thème de la vie au bureau est un terrain vaste pour l’univers sériel, plus ou moins exploré depuis quelques années. À peine a-t-il été défriché en France par des séries comme Caméra café, WorkinGirls ou Le bureau des légendes. En Amérique, c’est un peu pareil: il y a eu The Newsroom, Profit ou The Good Wife, mais peu se sont engouffrées aussi bien dans la brèche –à l’exception de Mad Men, avec une esthétique plus stylisée sans doute– et semblent avoir poussé l’analyse aussi loin que The Office.
Adaptée par Greg Daniels (également derrière Parks and Recreation) de la série anglaise du même nom, créée par Ricky Gervais et Stephen Merchant, The Office est peut-être LA véritable satire du monde du travail. Alors certes, elle ne cherche en aucun cas à retranscrire des faits réels, mais elle fait tout pour paraître authentique, que ce soit par son approche visuelle –le fameux style mockumentaire piqué à Curb Your Enthusiasm, parfait pour dire l’indicible en un regard– ou par ses petites piques planquées sous des tonnes de situations hilarantes, qui parviennent à rendre captivant le quotidien a priori rasoir de trentenaires bien calés dans leur monde rural.
«Aux États-Unis, il y a une tradition de la “work sitcom”, à l’image de ce que proposait le Mary Tyler Moore Show dans les années 1970, resitue Adrien Dénouette, auteur de Jim Carrey: L’Amérique démasquée. À l’instar de Malcolm,…