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Vivement lundi: le Panthéon

Vivement lundi: le Panthéon
Publié le , mis à jour le

Ah, je la vois d’ici, la scène.

Devant le Panthéon, la rue Soufflot, dans le Ve arrondissement de Paris, noire de monde comme devant un Apple Store un jour de lancement d’iPhone 25. Les télévisions du monde entier, présentes pour couvrir l’événement, des éditions spéciales en veux-tu en voilà, des «breaking news» qui se tirent la bourre avec des «priorités au direct». Une ferveur émue que l’on ne retrouve que dans les grands moments où l’humanité se rassemble. Ou dans un Apple Store un jour de lancement d’iPhone 25.

Soudain, le brouhaha s’arrête et le silence le plus cérémonial s’installe. Sous un gigantesque drapeau tricolore, le président de la République s’avance à grands pas lents qu’il a répétés toute la semaine. C’est si beau qu’on dirait un moonwalk à l’envers. Un walk, quoi.

Une Marseillaise, chaude de cuivres, de cordes qui tremblent et de barytons à la glotte sentimentale, résonne jusqu’à la Seine-et-Marne. L’émotion grignote tout le monde. Les yeux s’embuent si vite qu’on se croirait dans une zone résidentielle du Nord-Pas-de-Calais.

Les dernières notes de l’hymne français tombent. Le silence revient. Le président sort de sa poche quelques feuilles de papier d’abord blanc, puis foncé par les mots. Il gratte le fond de sa gorge pour les deux du fond qui n’auraient pas vu qu’il était ému. Et il commence son discours.

«Entrrrrre ici, Andrrrrré Manoukian, avec ton…

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