Après Fitch, la note de la France dégradée par Moody’s ?
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Six mois après l’avis de Fitch, la France s’apprête à recevoir les verdicts attendus des agences de notation.
Ce jour, l’agence de notation Moody’s en charge de l’évaluation de la dette française entre en piste, avant Fitch le 27 octobre et Standard & Moor’s (S&P) au 1er décembre.
Six mois après une dégradation par Fitch, Moody’s pour qui la note française est Aa2, est libre de communiquer sur la nouvelle note, si toutefois celle-ci devait être modifiée.
Le coup de semonce de Fitch
Certes, fin avril, l’abaissement de la note française à AA- avec une perspective “stable” n’avait que peu ému les marchés. Cependant, l’avertissement était bel et bien là, Fitch évoquant des “déficits budgétaires importants et des progrès modestes” relatifs aux efforts visant à les réduire, et après trois ans de dépenses publiques destinées à amortir le choc du Covid et de l’inflation.
Peu après, la France n’était pas loin d’un abaissement de la note AA par S&P, laquelle avait mentionné des “risques” liés à l’exécution des objectifs budgétaires, par exemple “l’absence de majorité absolue” au Parlement.
Tout pour “Rassurer les agences”
Le ministère de l’Economie parue sur une croissance de 1% pour 2023, avant 1,4% l’année prochaine. Quant aux déficit public, il est prévu de le ramener à de 4,9 % du PIB en 2023 à 4,4 % en 2024, ensuite à 2,7 % en 2027.
Eric Dor, directeur des études de l’IESEG School of Management, note que “Normalement, le projet de budget est de nature à rassurer les agences, sauf si elles mettent en doute sa crédibilité”.
Pourquoi attendre une révision à la baisse ?
Moody’s pourrait donc revoir sa perspective à “négative”, et S&P abaisser la note. Car le ralentissement de la croissance pourrait pourrait avoir un effet néfaste sur les recettes budgétaires, et la charge de la dette dans les dépenses augmenterait avec une nouvelle revalorisation à la hausse des taux de la Banque centrale européenne (BCE) lors de sa réunion du 26 octobre.
La France prévoit d’emprunter 285 milliards d’euros sur les marchés l’année prochaine, ce qui constituerait un record.