Gaz : l’AIE prévient de possibles tensions en fin d’hiver
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En cas de froid important, l’Europe pourrait manquer de gaz ou devoir en acheter au prix fort.
Mardi, l’Agence internationale de l’énergie (AIE) alerte sur de potentielles tensions à l’échelle européenne, relatives au marché du gaz.
Dans son rapport sur les perspectives de ce marché à l’horizon 2026, elle pointe un risque qui serait lié à un hiver froid mais aussi de nouvelles restrictions au niveau des acheminements de gaz russe dans les gazoducs.
Gaz européen : “risques et incertitudes”
Le rapport met donc en garde sur, “Malgré le rééquilibrage progressif des marchés du gaz, les risques et les incertitudes pèsent sur les perspectives pour l’hiver 2023-24”.
Certes, les stocks de gaz au sein de l’Union européenne sont remplis à 96% alors que la saison de chauffage débute à peine. Mais l’AIE estime qu’“Un hiver froid associé à une moindre disponibilité de gaz liquéfié (GNL)” transporté par navires “et à une nouvelle baisse des livraisons de gaz russe par canalisation pourraient raviver les tensions sur le marché, en particulier vers la fin de l’hiver 2023-24”.
Dépendance toujours forte au gaz russe
L’agence qui dépend de l’OCDE est donc prudente quant à la sécurité d’approvisionnement, laquelle a déjà l’an dernier provoqué une flambée des prix au-delà des 300 euros le mégawattheure et fait craindre une pénurie suite à l’invasion de l’Ukraine.
Une invasion qui a incité les Etats à s’approvisionner autrement, gonflant de 70% les achats de GNL, et provenant à plus de 40% des Etats-Unis, mais encore de la Russie à hauteur de 17%.
Un GNL davantage européen
Mais l’Europe attend à l’horizon 2025-2026 l’émergence de nouvelles infrastructures, avec comme objectif d’“atténuer certaines des inquiétudes liées (…) à la sécurité d’approvisionnement que connaissent les marchés depuis que la Russie a commencé à retenir ses approvisionnements”, a souligné Keisuke Sadamori, directeur des marchés énergétiques et de la sécurité à l’AIE.
L’Agence prévoit un ralentissement de croissance de la demande mondiale de gaz portée à +1,6% par an entre 2022 et 2026, contre une moyenne de 2,5% entre 2017 et 2021.