Immobilier : faut-il acheter une passoire thermique ?
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Si les biens les plus mal classés au diagnostic de performance énergétique (DPE) se vendent aujourd’hui moins cher, dans certaines régions, que les biens mieux classés, mieux vaut bien réfléchir à son projet avant de se lancer dans l’achat d’une passoire énergétique.
Les passoires thermiques, nouvel Eldorado des acheteurs ? Une chose est sûre, « d’après une récente étude des notaires de France, la proportion de passoires énergétiques dans les biens à vendre est plus importante qu’avant, dévoile Henry Buzy-Cazaux, membre du Conseil national de l’habitat et spécialiste de l’immobilier. Cela s’explique par le fait que la nouvelle version du diagnostic de performance énergétique [mise en place en juillet 2021, NDLR] est plus exigeante, mais également à cause des restrictions de location qui se rapprochent. » En effet, les habitations les moins bien notées sont sous le coup d’une interdiction de mise en location à partir de janvier 2025. La loi Climat et Résilience prévoit ainsi l’interdiction à la location dès le 1er janvier 2025 des logements classés « G » et en 2028 de ceux classés « F ».
Des baisses de prix jusqu’à 22% sur les maisons mal-classées
Forcément, ces interdictions amènent une hausse des mises en vente qui s’accompagne d’une décote sur ce type de biens. Un phénomène pas si neuf : selon les notaires, en 2022, un appartement classé F ou G se vendait par exemple 11% moins cher qu’un logement classé D dans les Hauts-de-France et dans le Grand Est. Et selon le même rapport, ce phénomène est encore plus important sur les maisons : ainsi, à biens comparables, ceux présentant une note F ou G se sont vendus 22% moins cher en Nouvelle-Aquitaine, 21% dans le Grand Est, 19% dans les Hauts-de-France ou encore 16% moins cher dans les Pays de la Loire et en Bretagne, par rapport à un bien classé D.