La CFDT poursuit Carrefour en justice au motif de “délocalisations locales”
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Le syndicat CFDT Services a décidé de poursuivre Carrefour devant le tribunal d’Evry, lui reprochant la vente de plusieurs magasins à des tiers, perçue comme des « délocalisations locales ». Quelle sera l'issue de cette affaire judiciaire ?
Tl;dr
- Le syndicat CFDT critique la gestion des magasins Carrefour.
- Il demande à la justice d’interdire la location-gérance et les franchises.
- Depuis 2017, plus de 300 magasins et 23 000 employés ont été affectés.
- Les employés perdent des avantages sociaux en basculant sous une nouvelle entité.
Plainte syndicale contre Carrefour
La CFDT, le syndicat des travailleurs du secteur des services, a récemment mis en cause la façon dont le réseau de supermarchés Carrefour gère ses magasins. Sylvain Macé, secrétaire national de la CFDT Services, a déclaré que la gestion des magasins par Carrefour « ne répond pas aux règles du droit et a des conséquences très fortes pour les travailleurs ».
Demande d’interdiction à la justice
Le syndicat a fait appel à la justice pour interdire à Carrefour et aux sociétés concernées d’implanter de nouveaux magasins en location-gérance ou en franchise. Il demande également d’assurer cette interdiction par une astreinte de 100 000 euros par infraction constatée.
🔴🔴🔴Franchise/Location-gérance : la @CFDT attaque @CarrefourFrance en justice pour pratique abusive. 23 000 salariés ont été sortis du groupe. Pour la CFDT, une restructuration déguisée sans réel accompagnement social, effets négatifs se concentrent uniquement sur les salariés pic.twitter.com/GCsIDWSFh2
— CFDT Carrefour Sièges (@CfdtCarrefour) March 11, 2024
Impact sur les employés
Depuis l’arrivée d’Alexandre Bompard à la tête de Carrefour en 2017, plus d’une centaine de magasins ont été sous-traités à des entreprises tierces, indépendantes ou franchisées. Cela représente 23 000 salariés qui ne font plus officiellement partie des effectifs de Carrefour.
Les conséquences pour ces salariés sont significatives car, une fois leur magasin “basculé”, ils voient leurs avantages sociaux négociés au sein de Carrefour disparaître, ce qui correspond à une perte d’une valeur annuelle moyenne de 2 000 euros.
Justification de la stratégie de Carrefour
Carrefour justifie cette politique en affirmant qu’elle évite les fermetures de magasins les moins rentables et préserve l’emploi. Cependant, le syndicat reste sceptique quant à ces affirmations et promet de continuer à surveiller de près la situation des employés touchés.