Les restaurateurs furieux de l’extension de l’utilisation des titres-restaurant en supermarché
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L'extension de l'usage des titres-restaurant dans les supermarchés nuit à la restauration, selon le président de l'Umih, qui a partagé ses inquiétudes avec actu.fr. Quelles pourraient être les répercussions à long terme pour le secteur de la restauration ?
Tl;dr
- Le Sénat prolonge l’utilisation des titres-restaurant au supermarché jusqu’à fin 2026.
- La restauration accuse une perte « colossale » de 600 millions d’euros.
- L’Umih propose la création d’un double titre-restaurant pour résoudre la crise.
Titres-restaurant : extension au supermarché, un coup dur pour la restauration
La nouvelle a été accueillie avec joie par de nombreux détenteurs de titres-restaurant. Le Sénat a adopté, mardi 14 janvier 2025, la prolongation de l’utilisation de ces titres pour les achats alimentaires jusqu’à fin 2026. Une mesure qui, en temps de difficultés économiques, offre une bouffée d’air à certains mais qui, à l’inverse, suscite l’inquiétude du secteur de la restauration.
Une perte « colossale » pour les restaurateurs
Depuis l’extension des titres-restaurant à tous les produits alimentaires en 2022, les restaurateurs voient leurs parts de marché se réduire au profit de la grande distribution. D’après la Commission nationale des titres-restaurants (CNTR), le manque à gagner pour l’année 2024 s’élève à près de 600 millions d’euros. « Un chiffre colossal », déplore Franck Chaumès, président national de l’Union des métiers et des industries de l’hôtellerie (Umih), contacté par directs.fr.
Le mécontentement de l’Umih
Le président de l’Umih ne cache pas sa colère face à cette situation. Il pointe du doigt l’impact dévastateur de cette mesure sur un secteur pourvoyeur de deux millions d’emplois. Il accuse également le gouvernement de favoriser la grande distribution, qui ne crée pas d’emplois et automatise ses processus. « C’est une victoire de la grande distribution. Elle prend des marges incroyables, elle ne crée pas d’emplois en automatisant tout et en travaillant avec l’IA… C’est ça que veut le gouvernement ? », s’émeut Franck Chaumès.
Une solution alternative : le double titre-restaurant
L’Umih et d’autres syndicats du secteur militent pour une évolution des titres-restaurant. Leur proposition ? Un double titre-restaurant avec un double plafond : un titre alimentaire plafonné à 15 euros pour les achats au supermarché et un titre-restaurant plafonné à 25 euros, utilisable uniquement au restaurant. Selon Franck Chaumès, ce système est déjà en place dans d’autres pays et pourrait être facilement mis en œuvre en France. Mais sera-t-il entendu cette fois-ci ?