Pierre Moscovici minimise-t-il vraiment la fraude fiscale ?

Pierre Moscovici affirme qu'il n'y a "Pas des masses à gratter" sur la fraude fiscale - Une affirmation vraiment fondée ou une simple illusion ?
Tl;dr
- Pierre Moscovici plaide pour une lutte accrue contre la fraude sociale.
- Les experts estiment que la fraude fiscale est plus coûteuse pour l’État.
- La lutte contre l’évasion fiscale est présentée comme une question de justice fiscale.
Les finances publiques face aux fraudes
Le président de la Cour des comptes, Pierre Moscovici, a récemment exprimé sur BFMTV son approche pour remédier au dérapage des finances publiques. Il propose de se concentrer sur les fraudes sociales, qu’il estime à 4,5 milliards d’euros par an. Une vision qui se heurte à celle des économistes et des associations qui, de leur côté, mettent en avant la fraude fiscale comme étant le véritable fléau économique.
Une sous-estimation de la fraude fiscale ?
Selon le gouvernement, 20 milliards d’euros de fraude ont été détectés en 2024, 80% de ce montant étant attribué à la fraude fiscale. Cependant, ces chiffres ne seraient que la partie émergée de l’iceberg. Pour « Dominique Plihon, économiste membre de l’association Attac et des économistes atterrés », la fraude fiscale est largement sous-estimée et serait en réalité plus proche de 100 milliards d’euros par an.
Une question de justice fiscale
Pointant du doigt la fraude sociale, qui ne représenterait que 13 milliards d’euros par an selon le Haut conseil du financement de la protection sociale (HCFiPS), Dominique Plihon souligne l’importance d’aborder la fraude fiscale, pratiquée par des classes sociales plus aisées.
Fraude fiscale ou évasion fiscale ?
La lutte contre l’évasion fiscale est un autre enjeu majeur. Le terme évasion fiscale englobe toutes les stratégies légales utilisées pour minimiser les impôts, parfois appelées « optimisation fiscale agressive ». Selon Dominique Plihon, il est nécessaire de repenser les centaines de niches fiscales existantes en France.
En conclusion, la lutte contre l’évasion fiscale est présentée comme une question de justice fiscale. Un enjeu d’autant plus crucial que la direction générale des Impôts a perdu 25% de ses effectifs depuis 2008, malgré le rôle essentiel de ces agents dans la lutte contre la fraude.