Renaissance des bistrots et cafés de village? Un projet de loi controversé à l’étude

Ce lundi, l'examen d'une loi controversée pourrait marquer le début d'une résurgence des bistrots et cafés dans nos villages français. Est-ce le signe d'un renouveau pour ces lieux de convivialité et de partage ?
Tl;dr
- Un député propose de faciliter l’ouverture de bistrots dans les petites communes.
- La proposition vise à simplifier l’octroi d’une licence IV, nécessaire pour la vente d’alcool.
- Le débat se focalise sur la santé publique et le pouvoir des maires.
La proposition de revitalisation des petites communes
Guillaume Kasbarian, ancien ministre et député d’Eure-et-Loir, a présenté lundi 10 mars 2025 à l’Assemblée Nationale une proposition de loi visant à revitaliser les communes de moins de 3.500 habitants. Son objectif : faciliter la réouverture de bistrots et cafés dans ces petites communes qui en sont dépourvues.
Une dérogation pour relancer la vie sociale
La proposition de Kasbarian concerne la licence IV, qui autorise la vente et la consommation sur place de certains alcools forts. Actuellement, l’acquisition d’une telle licence est complexe, nécessitant l’autorisation du préfet et l’achat d’une licence existante auprès d’un autre établissement.
Le député propose donc une dérogation pour simplifier ce processus dans les petites communes. « Les deux tiers des communes françaises aujourd’hui ne disposent plus de commerces » déplore-t-il.
Le débat autour de la proposition
La proposition soulève cependant des interrogations et des débats nourris sur les questions de santé publique et du pouvoir des maires. Certains députés, tels Hendrik Davi et Cyrille Isaac-Sibille, mettent en avant les risques liés à la consommation d’alcool.
D’autres, comme Fabien Di Filippo et Stéphanie Rist, insistent sur le rôle social de ces lieux de vie. Le nombre de bénéficiaires potentiels est difficile à déterminer, mais plus de 31.000 communes françaises pourraient être concernées.
L’exemple d’Eglise-Neuve-de-Vergt
Le village d’Eglise-Neuve-de-Vergt en Dordogne, qui compte 600 habitants, est un exemple concret de la mise en œuvre de cette proposition. Grâce à une expérimentation lancée en 2019, le maire a pu obtenir une licence IV pour la guinguette d’un parc accrobranche.
Cependant, la réglementation actuelle manque de souplesse, comme le souligne le gérant de la guinguette. La proposition de Kasbarian pourrait donc apporter un réel soulagement pour ces petites communes.