Vers la suppression des mutuelles jugées coûteuses et complexes?

Et si on se débarrassait des mutuelles, ces entités jugées trop chères et trop complexes ? Découvrez pourquoi cette idée pourrait changer radicalement notre système de santé.
Tl;dr
- Augmentation des tarifs des mutuelles et réduction des remboursements prévue.
- Complexité et coûts de gestion élevés critiqués par les experts.
- Suggestion de supprimer les complémentaires santé pour un système 100% Sécurité sociale.
Des mutuelles de plus en plus coûteuses, moins généreuses
En 2025, pour la troisième année consécutive, les Français devront faire face à une hausse des tarifs des mutuelles. De plus, les complémentaires santé envisagent de rembourser moins de soins et moins souvent.
Éric Chenut, président de la Fédération de la Mutualité française, a affirmement exprimé cette intention, évoquant notamment le passage à un remboursement des lunettes tous les trois ans au lieu de deux, et des prothèses auditives tous les cinq ans au lieu de quatre.
Un système jugé coûteux et inéquitable
Face à cette situation, certains experts s’interrogent sur l’utilité des complémentaires santé. En 2021, un rapport de la Cour des comptes avait critiqué leur coût élevé et leur iniquité. De même, le Haut conseil pour l’avenir de l’Assurance Maladie avait émis l’idée de s’en passer.
Christophe Ramaux, maître de conférences à la Sorbonne et spécialiste de la protection sociale, s’interroge : « Pourquoi payer avec deux organismes le même soin ? ».
Des frais de gestion exorbitants
La gestion de deux services pour le même soin représente un coût de gestion doublé. Ces dépenses sont particulièrement élevées pour les complémentaires santé, atteignant entre 16 et 23 % de leur budget, contre 4 % pour l’Assurance-maladie.
« Les complémentaires ne bénéficient pas des effets du monopole de l’Assurance-maladie », souligne Nicolas Da Silva, économiste de la santé.
Et si on passait à 100% Sécu ?
Face à ces critiques, de nombreux experts recommandent de passer à un système 100% Sécurité sociale. Cela permettrait aux Français de payer un peu plus de cotisation santé, mais moins cher au global leur couverture.
De plus, cela mettrait fin à une situation inégalitaire, puisque 4 % de la population, soit 2,6 millions de personnes, ne disposent d’aucune complémentaire, selon l’Institut de recherche et de documentation en économie de la santé (Irdes) en 2022.