Les youtubeurs de Vilebrequin condamnés pour usage d’armes dans une vidéo
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Pierre Chabrier, 29 ans, et Sylvain Lévy, 30 ans, étaient poursuivis pour port d’armes illégal.
Lundi, les deux vidéastes créateurs de la chaîne YouTube Vilebrequin ont été condamnés à 3 000 euros d’amende chacun par le tribunal de Charleville-Mézières (Ardennes) pour avoir fait usage de fusils et pistolets lors du tournage d’une de leurs vidéos.
Présent à l’audience, le douanier qui avait fourni les armes s’est vu confisquer ces dernières et a écopé de 2 000 euros d’amende.
Six mois avec sursis requis
Le parquet avait requis six mois d’emprisonnement avec sursis et 500 euros d’amende, rappelant que “ce genre de vidéo et de youtubeurs intéressent tout particulièrement les jeunes et les adolescents en construction”, exigeant d’eux “une exemplarité vis-à-vis de leur public”.
Une décision intervenant quelques jours après la décision de Pierre Chabrier et Sylvain Lévy de mettre fin à leur chaîne Youtube, expliquant avoir besoin de souffler après 7 ans consacrés à cette chaîne spécialisée dans l’automobile et qui comptait 2,5 millions d’abonnés.
Un tournage à l’automne 2022
C’est au mois d’octobre 2022 que les deux vidéastes ont tourné une vidéo intitulée Exploser une voiture en tirant sur le réservoir : c’est possible ?. Sur un terrain privé de Belleville-et-Chatillon-sur-Bar dans les Ardennes, ils y tiraient à balles réelles sur deux voitures destinées à la casse à l’aide de quatre pistolets et six fusils.
Selon le parquet, le complice n’avait “aucune légitimité à organiser cette séance de tir et à prêter ses armes”. L’avocat des vidéastes a estimé que ses “clients avaient la sensation que tout était bordé (…), les gendarmes sont venus, ont fait des selfies avec eux”.
“Ne le refaites surtout pas”
Me Arnaud Pelpel avait plaidé la relaxe, s’appuyant aussi sur le fait que les deux youtubeurs ont répété une quinzaine de fois “ne le refaites surtout pas” dans la vidéo.
Me David Meunier, avocat du douanier, faisait valoir pour sa part : “C’est la rencontre entre deux mondes qu’il aime bien, le monde des armes et le monde des youtubeurs, des paillettes, qui génère cette situation”. Selon lui, il “n’a pas délibérément franchi un interdit”.