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A l'Assemblée, les députés PS espèrent une journée de victoires "concrètes"

A l'Assemblée, les députés PS espèrent une journée de victoires "concrètes"
Publié le , mis à jour le

Paris (AFP) - Bloquer les prix en outre-mer, augmenter les effectifs soignants à l'hôpital, généraliser les repas à un euro pour les étudiants: les députés socialistes espèrent faire adopter jeudi, lors de leur "niche" parlementaire, plusieurs mesures "concrètes, du quotidien", et montrer ainsi qu'ils peuvent "arracher des victoires" en "construisant des majorités".

Huit propositions législatives au total figurent au programme de ce créneau réservé aux initiatives portées par les élus PS.Parmi elles, cinq ont de bonnes chances d'être examinées et votées avant que la "niche" ne se referme, à minuit.

Toutes ont déjà trouvé une majorité pour être adoptées en commission, et l'une a même déjà été validée par le Sénat. 

Chacune est "l'écho de ce que nous entendons sur le terrain", a souligné mercredi le chef des députés PS, Boris Vallaud, devant l'Association des journalistes parlementaires (AJP). 

Ces "cris" peuvent "être entendus par toutes les oreilles", a-t-il observé, ajoutant qu'il espérait "non seulement de la bienveillance, mais à certains égards et sur certains textes, un soutien" de la part du gouvernement et des élus du centre et de la droite.

Le groupe PS espère ainsi marquer des points: "nous restons dans l'opposition, évidemment, mais nous montrons notre capacité à gagner des votes, à faire avancer des dossiers", indique une source interne au groupe. 

Il ne s'agit pas de "faire du bruit avec des textes qui n'ont aucune chance d'être adoptés", mais de "remporter des batailles", en montrant au passage que "des majorités peuvent se construire" autour du PS, a ajouté cette source.

Initialement programmée le 12 décembre, cette journée avait dû être reportée pour cause de censure du gouvernement Barnier. 

Dès l'ouverture de la séance, le premier texte présenté portera sur les prix dans les départements d'outre-mer (actuellement 30 à 42% plus élevés que dans l'Hexagone), avec un dispositif visant à faciliter le plafonnement par l'Etat du prix d'un panier de biens de première nécessité. 

- Macronistes "constructifs" -

Les socialistes proposent que l'objectif ne soit plus seulement de "modérer" les prix, mais bien de les baisser, en les alignant sur ceux pratiqués dans l'Hexagone, a précisé à l'AFP la rapporteure Béatrice Bellay, élue de Martinique.

Un autre texte, déjà adopté au Sénat début 2023, propose d'instaurer progressivement dans les hôpitaux des ratios pour garantir un nombre minimal de soignants par patient.

Les députés PS relanceront par ailleurs leur combat pour le "repas à un euro" pour tous les étudiants.Un précédent vote, sur le même sujet, avait échoué à une voix près début 2023, malgré le soutien de la gauche et du Rassemblement national.Or, le sujet reste d'actualité: "plus d'un tiers des étudiants nous expliquent que régulièrement, ils sautent un repas faute de pouvoir se le payer", souligne M. Vallaud. 

Autre texte "concret", selon ses promoteurs: une proposition pour mieux lutter contre les pannes d'ascenseurs, qui lorsqu'elles se prolongent constituent un "calvaire" pour les habitants d'immeubles de grande hauteur.Le PS prévoit d'obliger les sociétés gérant ces équipements à intervenir dans les deux jours ouvrés, et à constituer des stocks suffisants de pièces détachées pour réparer au plus vite.

Avant minuit, le élus socialistes espèrent encore faire adopter une proposition pour lutter contre la "financiarisation" des crèches, dont les dérives ont récemment été dénoncées dans un livre-enquête du journaliste Victor Castanet.Le texte prévoit d'interdire aux fonds d'investissement d'investir dans ce secteur.

Toutes ces propositions sont "assez consensuelles", a commenté auprès de l'AFP le député macroniste Pierre Cazeneuve, qui promet une "position constructive" des élus de son groupe - comme lors de chaque "niche" réservée aux élus de l'"arc républicain", souligne-t-il.Les élus macronistes pourraient toutefois faire valoir d'éventuelles réserves sur certains détails, notamment par crainte d'effets indésirables que pourrait entrainer l'une ou l'autre disposition, a-t-il ajouté.

Les élus du Rassemblement national, de leur côté, voteront "comme d'habitude ce qui va dans le bon sens, celui de l'intérêt de la France et des Français", a indiqué à l'AFP une source au sein du groupe.

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