Anxiolitiques : l’ANSM alerte à nouveau sur la surconsommation et l’ignorance des risques

Malgré une surconsommation d'antidépresseurs comme le Xanax ou le Lexomil, les Français semblent méconnaître les effets secondaires potentiellement nuisibles de ces médicaments.
Tl;dr
- L’Agence nationale de sécurité du médicament lance une campagne de prévention sur les benzodiazépines.
- La France est le deuxième plus grand consommateur de benzodiazépines en Europe, avec des effets secondaires parfois méconnus.
- Les prescriptions de ces médicaments ont augmenté de manière significative chez les jeunes.
Alerte sur l’usage des benzodiazépines en France
L’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) a lancé ce jeudi une importante campagne de sensibilisation à destination du grand public ainsi que des professionnels de santé. L’objectif ? Informer sur les effets secondaires des benzodiazépines, souvent méconnus.
Une consommation inquiétante
La France se positionne comme le deuxième plus grand consommateur de benzodiazépines en Europe, avec plus de 9 millions de personnes les ayant utilisées en 2023. Les médicaments tels que le Xanax, le Lexomil ou le Temesta, couramment prescrits pour lutter contre l’anxiété et l’insomnie, ont des effets secondaires non négligeables.
Parmi ceux-ci, on dénombre la somnolence, la dépendance, des troubles de la mémoire ou encore des chutes potentiellement graves chez les personnes âgées. « Ces effets indésirables, majorés lorsque la durée de traitement est longue, sont souvent méconnus », a souligné le Dr Philippe Vella, directeur médical de l’ANSM.
Des prescriptions trop longues
De plus, 40 % des patients traités par benzodiazépines ont des durées de prescriptions trop longues. C’est particulièrement problématique car ces molécules, en circulation depuis les années 1960 en France, ne sont qu’une aide temporaire pour atténuer les symptômes de l’anxiété et des troubles sévères du sommeil. Elles ne traitent donc pas la cause de ces troubles.
Une utilisation croissante chez les jeunes
L’ANSM a également fait part de son inquiétude concernant l’usage de ces médicaments chez les plus jeunes. En effet, les prescriptions d’anxiolytiques ont bondi de 25 % chez les moins de 19 ans entre 2017 et 2023, et même de 40 % chez les filles de la même tranche d’âge.
Enfin, l’agence alerte sur le détournement de ces molécules à des fins récréatives, particulièrement prononcé chez les 18-25 ans. Une situation qui rend d’autant plus urgente la nécessité d’informer et de prévenir sur les risques liés à la consommation de benzodiazépines.