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Après 29 mois de détention en Iran, le Français Olivier Grondeau libre et en France

Après 29 mois de détention en Iran, le Français Olivier Grondeau libre et en France
Publié le , mis à jour le

Paris (AFP) - Le Français Olivier Grondeau, qui était détenu en Iran depuis octobre 2022, "est libre, en France, parmi les siens", s'est réjoui jeudi Emmanuel Macron, assurant que "la mobilisation ne faiblira pas" pour la libération des deux autres ressortissants français encore en prison à Téhéran.

"Nous partageons l'immense bonheur et soulagement de sa famille", a dit sur X le président français, au sujet d'Olivier Grondeau, 34 ans, qui avait été condamné en Iran à cinq ans de prison pour espionnage.Cette peine avait été jugée arbitraire par les autorités françaises qui avaient dénoncé une diplomatie d'otage d'Etat de la part de Téhéran.

Olivier Grondeau, qui fêtera ses 35 ans la semaine prochaine, est arrivé lundi soir en France, ont précisé à l'AFP l'Elysée et une source diplomatique, sans toutefois dévoiler les conditions de sa libération et les raisons de cette communication tardive.Il est actuellement hospitalisé pour des examens alors qu'il était très affaibli ces derniers mois, notamment sur le plan psychologique.

Un autre Français, qui a requis l'anonymat et qui se trouvait en résidence surveillée en Iran, a été autorisé à quitter le territoire iranien, a par ailleurs appris l'AFP auprès de sources proches du dossier.

Ce ressortissant se trouvait en résidence surveillée depuis plusieurs mois, a indiqué une source diplomatique, sans autre précision.

Ces remises en liberté interviennent après de longues et difficiles négociations entre les deux pays et dans un contexte de bras de fer entre les Occidentaux et l'Iran sur son programme nucléaire.Téhéran nie vouloir se doter de l'arme nucléaire, bien que ses réserves d'uranium enrichi s'approchent du seuil nécessaire pour la fabriquer.

"Cette libération fait honneur à la diplomatie française", a réagi le ministre des Affaires étrangères Jean-Noël Barrot, sur le même réseau X, en publiant une photo de M. Grondeau, tout sourire, à bord d'un avion.

"Immense joie de retrouver Olivier puisqu'innocent de tout, sa place a toujours été parmi nous", a déclaré pour sa part à l'AFP Me Chirinne Ardakani, son avocate française. 

Originaire de Montpellier, dans le sud de la France, Olivier Grondeau était en voyage touristique dans la ville de Shiraz, dans le sud de l'Iran, quand il a été arrêté le 12 octobre 2022.

Il a d'abord été détenu à Téhéran, dans la prison d'Evin, puis dans la ville de Shiraz, avant d'être à nouveau transféré en octobre dernier à Evin, où les conditions de détention sont réputées particulièrement difficiles.

Jusqu'en janvier dernier, il avait choisi de ne pas révéler son identité, espérant que les négociations diplomatiques puissent aboutir en toute discrétion.Mais il s'était ravisé et avait préparé une campagne de communication depuis la prison d'Evin, avec l'aide de son comité de soutien.

L'Iran, qui détient plusieurs ressortissants occidentaux ou binationaux, est accusé par leurs soutiens, des ONG et des chancelleries occidentales, de s'en servir comme monnaie d'échange, même si officiellement leurs libérations ne donnent lieu à aucune contrepartie.

Une vingtaine d'Occidentaux sont retenus en Iran, a indiqué à l'AFP une source diplomatique française.

- "Otages d'Etat" -

Le gouvernement français a maintes fois condamné cette diplomatie "d'otages d'Etat".Emmanuel Macron avait lui-même dénoncé récemment la "détention indigne et arbitraire" des ressortissants français, et exigé leur libération.Ces propos avaient provoqué l'ire de Téhéran qui les avait qualifiés de "non constructifs".

Les deux autres Français toujours détenus sont Cécile Kohler et son compagnon Jacques Paris, arrêtés le 7 mai 2022, au dernier jour d'un voyage touristique en Iran, et accusés d'espionnage.

"Notre mobilisation ne faiblira pas: Cécile Kohler et Jacques Paris doivent être libérés des geôles iraniennes", a martelé le chef de l'Etat jeudi."Toutes mes pensées vont vers eux et leur famille en ce jour".

"Je pense à ma cliente, toujours incarcérée en section 209 de la prison d'Evin: Cécile cloîtrée dans une cellule de 8m2, sans fenêtre, sous vidéosurveillance continue, qui dort à même le sol", a ajouté Me Ardakani. 

Elle souligne la nécessité de se battre pour les deux ressortissants, ajoutant que les "geôliers devront répondre de leurs actes criminels, y compris devant la justice française".

D'autres Français avaient été détenus arbitrairement en Iran avant d'être libérés, dont Louis Arnaud, en juin 2024.

Ce consultant, aujourd'hui âgé de 36 ans, avait été arrêté en septembre 2022 à Téhéran, au moment où commençaient les manifestations du mouvement Femme Vie Liberté à la suite de la mort en détention de la jeune Kurde Mahsa Amini, accusée d'avoir enfreint le code vestimentaire strict de la République islamique. 

Benjamin Brière et Bernard Phelan avaient, eux, recouvré la liberté en mai 2023.

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