Au gouvernement, tensions entre le camp de Macron et Michel Barnier

Mercredi, deux rencontres prévues entre des figures emblématiques de La République En Marche et des responsables du parti Les Républicains ont été annulées. Qu'a-t-il bien pu se passer pour en arriver là ?
Tl;dr
- Des tensions émergent entre le Premier ministre Michel Barnier et le camp présidentiel.
- Barnier souligne une « situation budgétaire très grave » pour la France.
- Deux réunions avec les Macronistes et les Républicains ont été annulées.
Michel Barnier face à une situation budgétaire critique
Depuis sa nomination il y a deux semaines, le Premier ministre Michel Barnier est dans une situation tendue avec le camp du président Emmanuel Macron. Ce dernier exige une « clarification » de sa ligne politique avant d’officialiser son entrée au gouvernement.
Des réunions annulées et des tensions palpables
Mercredi, deux réunions impliquant Barnier, des figures emblématiques du parti Macroniste et des dirigeants des Républicains (LR) ont été programmées, puis annulées. L’ancien commissaire européen a fait une déclaration à l’AFP, dans laquelle il a révélé une « situation budgétaire très grave ». Il a insisté sur la nécessité de traiter cette situation avec responsabilité et sérieux.
Le chef de file des députés Macronistes, Gabriel Attal, devait rencontrer Barnier en compagnie de l’ancienne Première ministre Elisabeth Borne et du ministre sortant de l’Intérieur Gérald Darmanin. La réunion a été reportée pour des raisons d’agenda, mais les tensions sont palpables.
Un appel à la vérité budgétaire
Pierre Moscovici, premier président de la Cour des comptes française, a également souligné l’état préoccupant des finances publiques. Il a suggéré que l’objectif fixé par le gouvernement sortant de réduire le déficit public à 5,1% du PIB en 2024 ne serait « pas atteint ».
Moscovici a jugé « ni possible ni souhaitable » de ramener le déficit public sous les 3% de PIB en 2027, un objectif récemment réaffirmé par Paris.
L’ancien ministre socialiste des Finances a insisté sur l’importance de dire « la vérité aux Français » à travers le projet de loi de finances pour 2025 et le plan budgétaire national de moyen terme.
Une majorité relative pour Barnier
Dans ce contexte, Barnier se dit actuellement « très concentré sur la constitution prochaine d’un gouvernement d’équilibre ». Cependant, avec les Macronistes et LR, il n’aurait qu’une majorité relative. Le nouveau Premier ministre aurait évoqué une hausse des prélèvements fiscaux, une déclaration rapidement démentie par son entourage.