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Banditisme corse: Jacques Mariani quitte le procès de son clan présumé

Banditisme corse: Jacques Mariani quitte le procès de son clan présumé
Publié le , mis à jour le

Marseille (AFP) - Le procès de membres présumés du clan Mariani, poursuivis pour un projet d'assassinat découvert lors de l'enquête sur la mort de Francis Mariani, membre fondateur d'une bande criminelle corse, a été marqué lundi à Marseille par le départ de deux prévenus dès l'ouverture.

"Je sais que la messe est dite (...) je vais rentrer dans ma cellule", a déclaré Jacques Mariani, fils de Francis Mariani, considéré comme l'un des membres fondateurs de la bande criminelle corse de la Brise de Mer, au moment de quitter la salle d'audience.

Les avocats de Jacques Mariani avaient demandé un renvoi de l'affaire jugée devant le tribunal correctionnel de Marseille, déplorant l'absence d'un des six prévenus, Claude Chossat, "repenti" autoproclamé, sans jamais en avoir obtenu le statut légal, qui a révélé aux enquêteurs beaucoup d'informations sur le fonctionnement de l'équipe Mariani.

Claude Chossat a ainsi dit aux enquêteurs que Francis Mariani nourrissait le projet d'assassiner Jean-Luc Germani, partie civile de ce procès, car il le rendait responsable d'une tentative d'assassinat contre lui en 2007.

L'affaire jugée à Marseille a été déclenchée suite à la découverte d'armes, de voitures volées et d'un téléphone dans les décombres d'un hangar à Casevecchie (Haute-Corse), dans l'explosion duquel Francis Mariani et un de ses proches ont été tués en janvier 2009.

Une lutte fratricide opposait depuis la fin ds années 2000 Francis Mariani à un autre des fondateurs de la Brise de Mer, Richard Casanova, assassiné en avril 2008.

Tirant son nom d'un café du Vieux-Port de Bastia où ses membres se retrouvaient depuis la fin des années 1970, le gang de la Brise de Mer a dominé la criminalité pendant 25 ans, en France et en Suisse, entre braquages de banques et de fourgons blindés, jeux clandestins ou boîtes de nuit... 

Claude Chossat, homme à tout faire de Francis Mariani, connaissait l'existence du hangar et était absent le jour de l'explosion en 2009, se rendant suspect aux yeux des proches de Jacques Mariani. 

Déjà emprisonné à l'époque, Jacques Mariani menait sa propre enquête sur la mort de son père depuis sa cellule, selon les écoutes réalisées par les enquêteurs, qui avaient mis au jour, grâce au téléphone retrouvé dans les décombres du hangar, "un réseau de téléphonie occulte (...) reliant l'ensemble des membres de l'équipe dirigée par Francis Mariani", puis par son fils.

L'absence de Claude Chossat à l'ouverture du procès, mais aussi "la durée excessive de la procédure", justifiaient un renvoi, a plaidé un des avocats de Jacques Mariani, Me Hedi Dakhlaoui.

"On est en 2025, on parle de faits qui pour l'immense majorité d'entre eux datent de 2009", a-t-il lancé.

Après un long délibéré, le tribunal a finalement refusé de renvoyer le procès et tenté de convaincre Jacques Mariani de rester présent, ou d'accepter de laisser ses avocats continuer à le défendre.

"Dites-moi que vous allez me donner la relaxe, et je reste!", a alors rétorqué Jacques Mariani, vêtu d'un pull noir à col roulé.

Il est jugé aux côtés de cinq autres prévenus, notamment pour association de malfaiteurs en vue de commettre des crimes, particulièrement d'assassiner Jean-luc Germani, dans ce procès qui doit durer jusqu'au 4 février.

Un deuxième prévenu, Pierre Alerini, a également décidé de quitter le procès lundi, en raison de l'absence de Claude Chossat.

Tous les prévenus nient les faits.

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