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Double meurtre: Châteauvilain sous le choc après les aveux de Valentin

Double meurtre: Châteauvilain sous le choc après les aveux de Valentin
Publié le , mis à jour le

Châteauvilain (France) (AFP) – Valentin, l’adolescent de 15 ans interpellé samedi après la découverte de deux corps dans sa maison incendiée à Châteauvilain en Isère a « avoué » avoir tué ses parents selon le parquet, plongeant son village dans la stupeur.

« Je confirme que le jeune Valentin a avoué aux gendarmes être l’auteur du meurtre de ses parents », a indiqué le procureur de Grenoble Eric Vaillant dans un communiqué dimanche matin. 

Né en 2008 et fils cadet d’une famille de quatre personnes décrite comme « normale, sans histoires » et très bien intégrée dans son village, Valentin avait été interpellé samedi à Montpellier et placé en garde à vue dans le cadre de l’enquête pour « assassinat » ouverte par le parquet de Grenoble. 

Ce sont les gendarmes de la section recherche et du Groupe d’observation et de surveillance (GOS) de Montpellier qui ont procédé à l’interpellation du mineur.Il a été ramené en Isère dès samedi et sa garde à vue a été prolongée dimanche de 24 heures par la juge d’instruction, selon le parquet de Grenoble.

Valentin s’était volatilisé après l’incendie qui avait ravagé dans la nuit de dimanche à lundi la maison de sa famille à Châteauvilain, un village de près de 800 habitants situé entre Lyon et Grenoble. 

Dans les décombres, deux corps « presque entièrement calcinés » avaient été retrouvés, « vraisemblablement ceux des parents », selon les enquêteurs.Ils portaient des « plaies par arme à feu au niveau du crâne » et au thorax pour l’un des deux. 

Des expertises sont toujours en cours pour leur identification, une information judiciaire pour assassinats et destruction par incendie a été ouverte vendredi. 

« C’est un drame horrible.Je suis abasourdi.Je ne peux pas me mettre à la place de la famille », a déclaré à l’AFP Daniel Gaude, maire du village depuis 22 ans, après l’annonce des aveux de Valentin. 

« Il va falloir faire face, c’est horrible pour la famille.Rien ne laissait présager ça », a-t-il ajouté. 

– « On ne peut pas comprendre » –

En ce dimanche matin glacial, les rues aux toits couverts d’une fine couche de neige étaient quasi désertes, a constaté un journaliste de l’AFP.

L’ancienne ferme rénovée par la famille où s’est déroulé le drame est située à environ un kilomètre de la mairie, de l’école et des quelque infrastructures sportives (terrain de foot, city stade…), au bout d’une impasse à sens unique. 

Du bâtiment désormais en ruines, des fumées s’échappaient toujours dimanche et le portail apparaît barré d’un ruban jaune: « Gendarmerie nationale – zone interdite ».

La cellule familiale était constituée de quatre personnes: outre l’adolescent, le père, ingénieur de 58 ans, la mère de 52 ans qui travaillait à domicile et le fils aîné de 17 ans, qui avait quitté le domicile la veille.Le jeune homme, ainsi que ses deux demi-soeurs majeures qui n’habitent plus la région, sont sains et saufs, selon le parquet.

Le père avait été dans le passé conseiller municipal chargé de la cantine-garderie, et la mère avait créé une petite affaire de vannerie et de réparation de fauteuils. Le fils cadet, tout comme sa mère, avait des problèmes de santé liés à la maladie de Lyme, qui avaient occasionné des « moments difficiles » pour la famille, selon le maire.

« On ne peut pas comprendre.On ne peut pas imaginer ce qu’il s’est passé.C’était des gens agréables comme tout.On ne sait pas pourquoi il a fait ça, il était malade mais pas depuis hier donc on ne sait pas.Est-ce qu’il était aussi malade dans la tête ? Ses parents avaient fait beaucoup de choses pour lui » relève Claude, une retraitée de 80 ans, qui vit depuis 50 ans à Châteauvilain, interrogée dimanche par l’AFP.

« J’ai vu les flammes lundi, j’ai entendu les pompiers.C’est affreux.Il n’y a pas de mots.Tout le monde en parle au village », relate un autre habitant, Bruno Oliva, 60 ans, retraité d’une entreprise de panneaux solaires. « C’étaient des gens discrets.Le jeune n’allait plus à l’école, il était isolé », assure-t-il à l’AFP.

Les aveux de Valentin ? « Je m’en doutais quand on a su qu’il est parti », commente-t-il.

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