"Combien de Bétharram?" Cercueils et scène de crime devant le ministère de l'Education

Paris (AFP) - Faux cercueils et scène de crime factice avec soutane et survêtement d'adolescent: une poignée de militants a organisé une mise en scène lundi devant le ministère de l'Education nationale pour soutenir les victimes de violences à Bétharram et dans d'autres établissements privés catholiques et réclamer "des actions fortes".
Les manifestants, certains en tenues évoquant les uniformes scolaires, portaient des pancartes affichant "pour les victimes, la peine est imprescriptible", "stop impunité".
Ils avaient installé de fausses pierres tombales où les inscriptions faisaient référence aux autres établissements scolaires catholiques également impliqués dans des affaires de violences physiques ou pédophiles, comme Notre-Dame-de-Garaison (Hautes-Pyrénées) ou Stanislas à Paris.
"Combien de Bétharram dans ce pays?", a interrogé Arnaud Gallais, co-fondateur de l'association Mouv'Enfants, en référence à l'école privée catholique du Béarn dont de nombreux anciens élèves ont dénoncé des violences physiques et sexuelles.
"Le rapport Sauvé (sur la pédocriminalité dans l'Eglise catholique) en 2021 nous a dit qu'il y avait eu 330.000 victimes de pédocriminalité dans l'Eglise en 70 ans" dont près d'un quart dans les écoles catholiques, rappelle M. Gallais.
Mouv'Enfants appelle notamment à "des actions et une obligation de résultats pour tous les lieux qui accueillent des enfants" et plus de moyens pour contrôler les établissements scolaires.
D'anciens religieux et personnels laïcs de Notre-Dame-de-Bétharram sont visés par plus de 150 plaintes déposées pour violences physiques, agressions sexuelles et viols.Le Premier ministre François Bayrou a été accusé d'avoir fermé les yeux sur cette affaire quand il était ministre de l'Education dans les années 1990.Une inspection à l'époque n'avait pas détecté de dysfonctionnement.