Congrès: Boris Vallaud pose les jalons d'une candidature à la tête du PS

Paris (AFP) - Ira, ira pas?Le patron des députés socialistes, Boris Vallaud, a fait un pas mercredi vers une candidature au poste de premier secrétaire du PS, avec la publication d'une tribune dans laquelle il pose les bases de ses ambitions pour le parti.
Même si à ce stade, il n'exprime aucune intention claire dans ce texte publié dans le journal Libération, le député des Landes, que de nombreux socialistes pressaient de se lancer dans la course, pose des jalons pour vérifier sa capacité à rassembler.
Dans la tribune intitulée "Pour un PS de combat face aux coups de boutoir des nationalistes et des libéraux", qu'il signe avec "un collectif" encore non identifié, il appelle à faire du prochain congrès du parti, prévu en juin, "un congrès de réconciliation" et "de doctrine", après celui de Marseille, en 2023, qui avait divisé le PS en deux.
Alors qu'Olivier Faure a annoncé qu'il était candidat à sa succession, et que ses opposants de 2023, Nicolas Mayer-Rossignol, maire de Rouen, et Hélène Geoffroy, maire de Vaulx-en-Velin, se préparent aussi à retourner au combat, Boris Vallaud est poussé par plusieurs socialistes, dont le sénateur Alexandre Ouizille, qui le juge plus consensuel que l'actuel premier secrétaire.
"Le pire serait la rumination du passé, le ressentiment des uns et l’esprit de revanche des autres", écrit le patron des députés PS dans sa tribune.
A l'inverse, "le meilleur serait dans la préparation de l’avenir, un congrès de réconciliation, d’affirmation et d’idées pour nous mettre à l’heure du monde (...) Ainsi réconciliés, les socialistes pourront alors unir la gauche", poursuit celui dont tout le monde loue la gestion pacifiée du groupe à l'Assemblée nationale.
Mais l'énarque de 49 ans prévient: il souhaite "l'union à toute force mais pas l’union à tout prix", et "une union dans laquelle des socialistes aux forces retrouvées pourront jouer le premier rôle.Mais celui-ci ne se décrète pas.Il se mérite", ajoute-t-il.Une position qui rejoint celle de M. Faure.
M. Vallaud qui a défendu la recherche du compromis avec le gouvernement sur le budget, mais envisageait de voter la censure après les propos du Premier ministre, François Bayrou, sur la "submersion" migratoire, peut espérer se poser en futur présidentiable, même si ses détracteurs le voit surtout comme "velléitaire".
- "dézinguer" Olivier Faure -
L'époux de l'ex-ministre socialiste, Najat Vallaud-Belkacem, qui se dit préoccupé par le fossé grandissant entre les politiques et les Français, reste une énigme.
Il ne cache pas son peu d'intérêt pour les jeux d'appareils et reconnaît avoir "un rapport ambivalent à la politique : elle me fascine autant qu'elle me désespère".
Ira-t-il jusqu'à écrire un texte d'orientation, étape préalable pour être candidat?
Dans le camp d'Olivier Faure, on reste circonspect: "Je sais pas très bien ce qu'il défendra.Sa ligne est assez proche de la nôtre, pour ne pas dire similaire", note un proche du premier secrétaire.
"Je les aime tous les deux, j’ai pas envie que l’un parte contre l’autre.Ils sont très alignés", abonde un député socialiste.
M. Vallaud "n'est pas fauriste, il est vallaudien un jour sur deux", nuance l'un de ses proches.
Il pourrait être soutenu à la fois par des partisans d'Olivier Faure et par ceux qui ont du ressentiment contre le premier secrétaire, ajoute un soutien de l'élu des Landes, qui espère de nombreux ralliements.
Mais un membre de la direction relève qu'une candidature du député landais "apparaîtra comme une forme de volonté de dézinguer Olivier Faure.Cela serait assez peu apprécié des militants".
Pour le député Laurent Baumel, "si Boris (Vallaud) veut être premier secrétaire, il faut qu’il explique pourquoi il est contre (Olivier) Faure.Il peut essayer de jouer le rassemblement, sauf que s’il y a deux lignes", l'une qui prône l'obligation d'un candidat socialiste à la présidentielle, et l'autre qui défend un candidat de la gauche sans faire d'une candidature socialiste un préalable, "c’est quoi le rassemblement?".