Crash Ajaccio-Nice en 1968: la justice ordonne d'étudier la faisabilité d’une plongée sur l’épave
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Nice (AFP) - La juge d’instruction saisie, à Nice, d’une demande d’actes des familles de victimes du crash de la Caravelle Ajaccio-Nice, qui avait fait 95 morts en 1968, a donné son accord pour étudier la possibilité d’une plongée sur l’épave, a-t-on appris jeudi.
"La juge d’instruction a délivré une commission rogatoire pour étudier la faisabilité de prises de vues ou d’un repêchage des pièces, ou les deux, et désigné des experts pour réaliser cette étude", indique, en confirmant une information de Nice-Matin, Me Paul Sollacaro, avocat de l’association des familles de victimes.
Saisie dans le cadre d’une information pour dissimulation, destruction et soustraction de preuves, et recel de ces infractions, la juge en a informé les familles de victimes par un courrier en date du 18 février.
"C’est dans la droite ligne de la décision du parquet de Nice, qui s'était dit favorable à cette opération en novembre dernier, et des assurances que nous avions reçues de l’Élysée que tous les moyens seraient mis au service de la justice pour cette opération", ajoute l’avocat.
Le 11 septembre 1968, la Caravelle AF 1611, qui devait relier Ajaccio à Nice en 45 minutes, s'était brusquement abîmée au large d’Antibes, faisant 95 morts.L’épave avait ensuite été localisée à quelque 2.000 mètres sous la surface.
Une première instruction pour homicide involontaire s’était close en 1973 par un non-lieu, la thèse retenue étant celle d’un incendie dans la cabine-toilette.
L’enquête avait été relancée en 2012 pour "soustraction et recel de preuves" et la justice avait requis en 2018 une levée du secret-défense, estimant qu'il fallait prendre "très au sérieux" l’hypothèse d'un tir de missile accidentel depuis la base du Levant, près d’Hyères (Var).
En réponse, des documents avaient été remis à la justice par le ministère des Armées en juillet 2019.Ils avaient été jugés "très insatisfaisants" par les familles de victimes.
"Plusieurs éléments sérieux, notamment des témoignages mais également des éléments matériels, tendent à montrer que des autorités civiles et/ou militaires ont pu chercher à faire obstacle à la détermination des causes et des circonstances réelles du crash de la Caravelle", avait indiqué en novembre Damien Martinelli, procureur de la République de Nice.