Dix ans après Charlie Hebdo: le nouveau visage du djihadisme en 2025
Depuis l'attentat de "Charlie Hebdo", les experts de l'antiterrorisme en France ont remarqué un rajeunissement significatif du profil des jihadistes français. Qu'est-ce qui pourrait expliquer ce changement d'âge chez les recrues ?
Tl;dr
- Le profil des jihadistes français s’est rajeuni depuis « Charlie Hebdo ».
- Les jihadistes modernes sont capables de « faire tomber les frontières ».
- La communauté tchétchène et les extrêmes politiques sont surveillées de près.
Une nouvelle génération de jihadistes français
Depuis les attentats de Charlie Hebdo, le paysage du terrorisme français a connu des transformations majeures. L’une des plus marquantes est le rajeunissement significatif des profils de jihadistes.
La menace terroriste, loin d’avoir disparu, est même jugée « très élevée » par le Parquet national français antiterroriste (Pnat).
Des jeunes attirés par le « rêve syrien »
Il y a 10 ans, la « menace endogène » était essentiellement constituée de « profils anciens » ancrés dans une idéologie radicale et de « jeunes attirés par le »rêve syrien ».
Mais le nombre de mineurs mis en examen pour des affaires terroristes a augmenté ces dernières années, passant de quelques cas isolés à 15 en 2023 et 18 en 2024, selon les chiffres du Pnat. Ces jeunes, issus de diverses origines, ont souvent une radicalisation qui s’effectue en ligne, où ils « consultent beaucoup d’images violentes ».
Des djihadistes « modernes » qui font « tomber les frontières »
Les djihadistes d’aujourd’hui ont développé une aptitude à « faire tomber les frontières », grâce à leur grande aisance dans l’utilisation des applications de messageries cryptées.
Cela s’est notamment illustré lors de la tentative d’attentat contre une salle de concert à Bruxelles en mars 2024, orchestrée par des jeunes hommes en Belgique et en France.
Vigilance accrue envers la communauté tchétchène et les extrêmes politiques
Autre point de préoccupation pour le Pnat : les personnes originaires du nord-Caucase, et en particulier les Tchétchènes, comme l’assassin de l’enseignant français Samuel Paty, Abdoullakh Anzorov. Par ailleurs, l’idéologie d’ultradroite est également surveillée de près, avec 15 dossiers ouverts par le Pnat en 10 ans. Enfin, même si pour l’instant les actions de l’ultragauche sont principalement matérielles, les autorités restent vigilantes face à la montée de discours violents.
En conclusion, face à l’évolution du terrorisme, le Pnat reste en alerte, notamment concernant la situation au Moyen-Orient et le risque de remobilisation des combattants français encore sur zone.
