Doomscrolling sur les réseaux sociaux : Qu’est-ce que c’est et comment cela affecte-t-il notre santé mentale ?
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Le doomscrolling, qui est l'acte de consulter sans cesse des informations anxiogènes sur son mobile, peut avoir des impacts significatifs. Vous êtes-vous déjà demandé quelles pourraient être les conséquences de cette pratique sur votre bien-être ?
Tl;dr
- Le doomscrolling, pratique consistant à défiler du contenu anxiogène sans fin, peut avoir des conséquences néfastes.
- Une étude de 2022 montre que 16,5% des interrogés montrent des signes de consommation d’information problématique.
- Des recommandations pour prévenir les effets néfastes du doomscrolling sont proposées, notamment évaluer son humeur avant et après cette pratique.
Un phénomène inquiétant : le « doomscrolling »
Connaissez-vous le phénomène du doomscrolling ? Il s’agit d’une pratique consistant à faire défiler sans fin des informations anxiogènes sur son téléphone portable. Une habitude qui pourrait s’avérer plus néfaste qu’il n’y paraît.
Le smartphone, une source d’anxiété ?
L’image est familière : un smartphone à la main, le pouce qui glisse frénétiquement sur l’écran, les yeux rivés sur un flot incessant de nouvelles, de photos, de vidéos. TikTok, Instagram, Facebook… Les réseaux sociaux occupent une place prépondérante dans notre quotidien. Et pourtant, cette pratique peut avoir des conséquences non négligeables sur notre santé mentale.
Selon une étude publiée en 2022 dans la revue Health Communication, et relayée par The Guardian, 16,5 % des 1100 personnes interrogées présentaient des signes de consommation d’information « gravement problématique ». Parmi eux, 74 % déclaraient avoir des problèmes de santé mentale, et 61 % signalait des problèmes physiques.
Quels sont les impacts du doomscrolling ?
Le Pr Craig N. Sawchuk, professeur en psychologie à la Mayo Clinic de Rochester (Etats-Unis), confirme que le doomscrolling peut exacerber les états émotionnels négatifs tels que la dépression, l’anxiété, la colère, le dégoût… Le cerveau est naturellement attiré par la nouveauté et la menace, deux éléments souvent présents dans les contenus des réseaux sociaux.
Cette pratique modifie également notre rapport au temps, nous faisant passer des heures dans un état de veille prolongée, à l’affût de chaque nouvelle information. Le temps ainsi consacré au doomscrolling empiète sur d’autres activités bénéfiques pour notre santé mentale et physique, comme discuter avec des proches, faire du sport ou dormir.
Comment se prémunir des effets du doomscrolling ?
Le Pr Sawchuk recommande de prendre conscience de l’impact du doomscrolling sur notre humeur. Avant de consulter les réseaux sociaux, il suggère d’évaluer son humeur sur une échelle de 0 (négatif) à 10 (positif), puis de refaire le point après 15 minutes de doomscrolling. Si votre humeur décline, il est conseillé de changer de contenu ou de fermer l’application pour réaliser une activité positive.
Il est également essentiel de s’interroger sur l’évolution de son état d’esprit après la pratique du doomscrolling et de prendre du recul sur ses activités quotidiennes. Si vous constatez un ralentissement dans la pratique d’une activité physique, par exemple, il est important d’en discuter avec vos proches. Le but est de mettre en place des changements pour améliorer votre humeur et votre fonctionnement général.