Douleur : un gène hérité de Néandertal lié à notre sensibilité ?
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Les personnes porteuses d’un gène nommé SCN9A seraient ainsi plus vulnérables.
Certes, et comme l’Inserm le rappelle, “la douleur un phénomène très subjectif qui peut être extrêmement différent selon les individus, mais aussi chez une même personne, selon son environnement”.
Mais ceci étant dit, comment expliquer que certaines personnes semblent mieux la supporter, cette douleur ? Il y a trois ans, une première étude avançait que des mutations de gènes issus des néandertaliens pouvaient expliquer cette sensibilité plus importante.
Des variations d’un gène
En 2023, une nouvelle étude menée par un grand nombre de chercheurs internationaux (University College London, d’Aix-Marseille, de Toulouse, de l’Open University, de l’université de Fudan et d’Oxford) indique que trois mutations du gène SCN9A pourraient être en cause.
Pierre Faux, l’un des auteurs, explique que “Les variantes génétiques néandertaliennes sont beaucoup plus courantes chez les personnes d’ascendance amérindienne”.
Les Latino-Américains, plus sensibles ?
Pour parvenir à leurs conclusions, les chercheurs ont analysé les données génétiques de près de 6 000 individus originaires du Brésil, de Colombie, du Mexique et du Pérou.
Le gène SCN9A joue un rôle dans le contrôle de la réponse du corps à la douleur. Et la mutation va donner lieu à une douleur plus ou moins forte. Ainsi, la variante D1908G du gène se trouvait dans environ 20 % des chromosomes de la population étudiée. Et 30 % des chromosomes porteurs de cette variante avaient également les variantes appelées M932L et V991L.
Les résultats
Les individus porteurs des trois variantes présentaient une sensibilité à la douleur plus importante après une piqûre de la peau après exposition préalable à l’huile de moutarde. En revanche, cette hypersensibilité n’était pas observée avec la pression ou la chaleur.
Et ces trois variantes sont plus présentes dans les populations présentant des proportions plus élevées d’ascendance amérindienne, c’est le cas des Péruviens.
La conclusion revient au Dr Faux : “Nous avons montré comment la variation de notre code génétique peut modifier notre perception de la douleur, y compris les gènes que les humains modernes ont acquis des Néandertaliens. Mais les gènes ne sont qu’un des nombreux facteurs, dont l’environnement, l’expérience passée et les facteurs psychologiques, qui influencent la douleur”.
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