“Dry January” : des addictologues demandent au gouvernement de soutenir l’opération
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Leur confiance en l’action de l’exécutif est « sérieusement altérée » après des campagnes annulées.
Ce sont pas moins de 48 addictologues qui demandent au ministre de la Santé la promotion officielle du mois de janvier sans alcool, le “dry january“.
Dans le courrier adressé à Aurélien Rousseau et qu’a révélé Le Parisien, les médecins demandent à l’exécutif le signe de leur engagement car “Il apparaît que la confiance envers le gouvernement pour mener une politique cohérente et résolue est sérieusement altérée”.
Pourquoi une confiance émoussée ?
La raison pour laquelle les spécialistes sont méfiants, c’est en raison de l’annulation fin 2019 du soutien de Santé publique France à cette “opération positive qui consiste pour chacun, dans le cadre d’un mouvement collectif, à s’interroger sur la place que prend l’alcool dans sa vie et de relever le défi de ne pas en consommer pendant cette période”.
Pourquoi cette annulation ? La raison invoquée était la non-validation du projet par Agnès Buzyn, ministre au moment de l’édition 2020. Professionnels de santé et associations avaient alors fustigé une pression des lobbies alcooliers en marge d’un déplacement du chef de l’Etat en Champagne.
Des campagnes annulées
Au mois de septembre dernier, Radio France révélait que deux campagnes de prévention sur l’alcool avaient été retoquées par le ministère de la Santé en quelques mois auparavant.
L’une d’elles devait être promue pendant la coupe du monde de rugby. Dans le scénario de cette campane, un coach rappelait aux spectateurs d’éviter les abus de l’alcool, accompagné de ce message : “Ne laissez pas l’alcool vous mettre K.-O.“.
Les bénéfices du “dry january” attestés
Au Parisien, le ministre s’est justifié : “J’assume! J’ai décidé d’arrêter ces deux campagnes car je les trouvais nulles. C’était ma décision, leur message trop négatif ne collait pas du tout avec l’idée de la prévention que j’en avais”.
Dans leur missive, les addictologues rappellent que les bénéfices de ce mois sans alcool “sont attestés dans les pays qui pratiquent des campagnes similaires depuis de nombreuses années, notamment au Royaume Uni”.