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Européennes: les Insoumis avec Ruffin à Amiens sur la question sociale

Européennes: les Insoumis avec Ruffin à Amiens sur la question sociale
Publié le , mis à jour le

Amiens (AFP) - Après un début de campagne très axé sur la situation à Gaza, La France insoumise va tenter de se faire entendre lundi soir sur la question sociale à Amiens lors d'un meeting avec à l'affiche la tête de liste Manon Aubry et le député François Ruffin.

Il s'agit de la première intervention majeure dans la campagne de l'élu LFI de la Somme, lui-même originaire d'Amiens, et très attaché aux thématiques de la réindustrialisation ou du pouvoir d'achat.

Jusqu'ici, c'est la guerre à Gaza, qualifiée de "génocide" par le mouvement de gauche radicale, qui a été au centre des discours - et des tweets - insoumis. 

Ce qui fait dire à la tête de liste des communistes Léon Deffontaines: "Manon Aubry a un problème de taille, ce n'est pas elle qui fixe sa ligne politique pour les européennes".

Difficilement audible derrière les polémiques de Jean-Luc Mélenchon, l'émergence de la militante Rima Hassan ou encore les convocations pour "apologie du terrorisme" de cette même Rima Hassan et de Mathilde Panot, Manon Aubry rappelle qu'elle évoque la question sociale à chacune de ses prises de parole et pourfend un manque d'attention de la part des journalistes. 

Sa campagne tourne autour du triptyque "hausse du coût de la vie, libre-échange et paix", assure celle qui s'est fait connaitre en développant notamment les sujets de justice fiscale.

Lundi soir à Amiens, "il y aura une volonté de parler de la désindustrialisation avec François Ruffin.La question sociale sera au cœur de ce meeting", promet-elle.

"A Grenoble on a fait de l'écologie, à Strasbourg on a parlé Europe, à Amiens on va aborder les sujets sociaux", abonde son directeur de campagne, le député de Loire-Atlantique, Matthias Tavel.

L'eurodéputée sortante Marina Mesure et l'inspecteur du travail et syndicaliste CGT Anthony Smith, respectivement troisième et quatrième sur la liste LFI, participeront également au meeting.

- Visite à Metex - 

Dans une des régions qui a le plus massivement noté "non" au référendum de 2005 sur le traité constitutionnel européen et qui reste marquée par la délocalisation des usines Goodyear ou Whirlpool, Manon Aubry entend "porter la bataille contre l'extrême droite" et développer son discours : comment "assumer un protectionnisme pour mettre fin aux accords de libre-échange".

"Il faut agir contre la vie chère en bloquant le prix des produits de première nécessité et en bloquant les marges", appuie-t-elle.

Avant le meeting, l'eurodéputée et François Ruffin se rendront auprès des salariés de l'usine du biochimiste Metex, en redressement judiciaire, dans la circonscription du député de la Somme.  

Cette usine, la seule en Europe à produire de la lysine, un acide aminé essentiel pour la croissance musculaire des animaux d'élevage, est confrontée depuis plusieurs mois à un environnement économique difficile, ses coûts de production ayant bondi en raison de l'envol des prix des matières premières, notamment le sucre.

L'entreprise dénonce aussi un "dumping" des producteurs chinois.

Fin mars, François Ruffin et Manon Aubry s'étaient déjà rendus à l'usine amiénoise de Metex, en même temps que Léon Deffontaines et la tête de liste écologiste, Marie Toussaint.

Raphaël Glucksmann n'y était pas et était représenté par une candidate de sa liste.Mais la tête de liste PS/Place publique doit justement se rendre mardi à l'usine Metex, avant de donner un meeting à Camon, dans la banlieue d'Amiens.

"Ce n'est pas la première fois que je vais à Amiens, tant mieux si Raphaël Glucksmann découvre la belle région de Picardie", ironise Manon Aubry, distancée dans les sondages par l'essayiste, qui entend ravir la deuxième place dans cette élection à la candidate macroniste, Valérie Hayer.

Selon les derniers sondages, la liste insoumise tourne autour de 8% dans les intentions de vote. 

"La France Insoumise est un mouvement de clivage avec des relents antisémites", a martelé Valérie Hayer dimanche lors du grand rendez-vous Europe 1 - Les Echos - CNews, dénonçant les prises de position du mouvement sur le conflit au Proche-Orient.

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