logo 24matins

Face à la baisse du nombre de pollinisateurs, ces fleurs commencent à se reproduire seules

Face à la baisse du nombre de pollinisateurs, ces fleurs commencent à se reproduire seules
Publié le , mis à jour le

Face à la baisse du nombre de pollinisateurs, ces fleurs commencent à se reproduire seules. Une évolution qui crée un véritable cercle vicieux.

Ce n’est un secret pour personne, les pollinisateurs que sont les abeilles et les bourdons, sont de moins en moins nombreux sur notre planète. Et comme toujours, la Nature s’adapte. Les pensées des champs commencent ainsi à se reproduire seules, en utilisant leur propre pollen pour féconder les ovules. Ce qui est une bonne chose, mais aussi une mauvaise chose, comme l’a constaté récemment le Centre National de la recherche scientifique (CNRS).

Face à la baisse du nombre de pollinisateurs, ces fleurs commencent à se reproduire seules

Une équipe de chercheurs a en effet constaté d’importantes différentes entre les fleurs poussant en région parisienne aujourd’hui et celles obtenues avec des graines collectées entre 1990 et 2000. Chez les spécimens récents, plus petits et moins riches en nectar (20 %), l’autofécondation a progressé de 27 %. Cette évolution n’est pas une première, mais le fait qu’elle soit survenue en moins de 30 ans est une nouveauté. Et cela a de quoi inquiéter ces mêmes pollinisateurs.

En effet, la reproduction des plantes passe généralement par le pollen, lequel est transporté par les pollinisateurs. Ces derniers se nourrissent au passage du nectar des fleurs. Face à la grande diminution de ces insectes ces dernières années – à cause, notamment, de l’agriculture intensive, la pollution ou encore les changements climatiques -, les plantes n’ont plus à offrir de grandes fleurs très riches en nectar, qui leur coûte beaucoup à produire. En conséquence, la source de nourriture des pollinisateurs se retrouve réduite, et cela met plus encore en danger ces espèces. Un parfait exemple de cercle vicieux.

Une évolution qui crée un véritable cercle vicieux

D’après Pierre-Olivier Cheptou, co-auteur de l’étude et directeur de recherche, ces fleurs ont créé un “cul-de-sac évolutif assez irréversible”. Lorsqu’un organisme en vient à s’autoféconder, tout son patrimoine génétique devient homogène et n’évolue donc que très peu. Au rythme où vont les choses, l’espèce étant incapable, ou presque, de s’adapter, cette évolution devrait se révéler fatale pour les pensées des champs.

Pour espérer pouvoir arrêter et inverser le processus, il convient de prendre “urgemment” “des mesures pour la conservation de ces espèces”.

Publicité

À lire aussi sur 24matins:

Accessibilité : partiellement conforme