Hausse importante des IST bactériennes en France entre 2020 et 2022
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Santé publique France pointe une nette augmentation de cas de chlamydioses, gonococcies et de syphilis.
Ce jour, Santé publique France publie des données montrant une hausse marquée, entre 2020 et 2022, des infections sexuellement transmissibles (IST) bactériennes que sont les chlamydioses, gonococcies, syphilis.
Ainsi et depuis 2020, la part des diagnostics d’IST bactériennes dans le cadre d’un dépistage a augmenté en médecine générale : de 32% à 50% en 2022 pour la syphilis, de 18,4% à 35,3% pour les gonococcies, de 47% à 57,2% pour les chlamydioses.
Le détail de l’étude
Plus précisément, en 2022 et selon des chercheurs de Sorbonne Université, de l’Inserm, de l’Institut Pierre Louis d’épidémiologie et de santé publique à partir de remontées du réseau Sentinelles : la part d’infections à chlamydia a augmenté de 16% par rapport à 2020, avec 102 cas pour 100 000 habitants, celle de gonococcies de 91%, avec 44 cas pour 100 000, et celle de syphilis a bondi de 110%, à 21 cas pour 100 000.
C’est chaque semaine que les membres volontaires du réseau Sentinelles déclarent le nombre de ces infections, quand elles sont confirmées en laboratoire et vues en consultation.
IST : “Un problème de santé publique majeur”
Alors que ces infections avaient tendance à reculer depuis le début du siècle, les pays occidentaux notent leur retour marqué après un recul suivant l’épidémie de sida. Et la protection est aussi en recul.
Mais l’étude publiée dans le bulletin épidémiologique hebdomadaire rappelle que “les IST représentent un problème de santé publique majeur en raison de leur transmissibilité (aux partenaires et materno-foetale), de leur fréquence, des complications à long terme qu’elles induisent (douleurs pelviennes chroniques, infections génitales hautes, infertilité, cancer, etc.) et de leur rôle dans la transmission du VIH”.
Des cas souvent masculins
Ce qui ressort encore des résultats de l’étude, c’est que bien plus souvent masculins, les cas avec une gonococcie ou une syphilis avaient plus de multipartenaires, plus d’antécédents d’infections sexuellement transmissibles, plus de co-infections par le VIH et plus de prises d’un traitement préventif contre le sida (PrEP) que ceux avec une chlamydiose.
Les chercheurs estiment “important de poursuivre les efforts en termes de dépistage combiné de toutes les IST (VIH, IST bactériennes, hépatites B et C) chez les patients et leurs partenaires, afin de commencer rapidement le traitement et d’interrompre les chaînes de transmission”.