Industrie fossile : des émissions de méthane toujours au sommet

L'économiste en chef de l'Agence internationale de l'énergie, Tim Gould, a vivement critiqué le niveau persistant d'émissions, arguant qu'il n'y avait aucune justification étant donné que des solutions existent à des coûts abordables. Pourquoi ces émissions restent-elles donc si élevées ?
Tl;dr
- Les émissions mondiales de méthane restent à des niveaux records en 2023.
- La majorité de ces émissions sont dues à l’industrie fossile.
- Des solutions existent pour réduire ces émissions, mais ne sont pas utilisées.
- Les initiatives internationales visent à réduire ces émissions.
Un record alarmant de méthane
Dans l’analyse récente publiée par l’Agence Internationale de l’Énergie (AIE), il est inquiétant de trouver que les émissions mondiales de méthane, un gaz à effet de serre puissant, sont restées à des niveaux records en 2023. Les fuites inutiles de ce gaz, principalement dues à l’industrie fossile, persistent malgré la présence de solutions économiquement viables pour capter et commercialiser le méthane.
Une menace invisible mais prégnante
Le méthane, deuxième gaz à effet de serre le plus important après le CO2, est responsable d’approximativement 30% du réchauffement global depuis la révolution industrielle.
Il est principalement émis par le gaz naturel provenant des gazoducs, des mines de charbon et de nos gazinières, ainsi que par l’agriculture et les déchets. “Il n’y a aucune raison pour que ces émissions restent aussi élevées”, a déclaré Tim Gould, chef économiste à l’AIE.
Global Methane Tracker 2024 is out now 🚨
It shows methane emissions from the energy sector remained near a record high in 2023.
But announced pledge & policies, including those made at COP28, have the potential to put them into decline soon.
More 👇 https://t.co/YOQMVGRb7E
— International Energy Agency (@IEA) March 13, 2024
Un combat mondial contre le méthane
Suite à la COP28, plusieurs compagnies pétrogazières se sont engagées à réduire leurs émissions de méthane à un niveau proche de zéro d’ici 2030. En outre, plus de 150 pays ont rejoint l’initiative “Global Methane Pledge”, qui vise à réduire les émissions de méthane de 30% entre 2020 et 2030. Cependant, l’absence de plans précis suscite le scepticisme quant à la possibilité de réaliser ces promesses.
Un point d’inflexion imminent
Malgré l’absence de plans détaillés, l’économiste Tim Gould croit que 2024 pourrait être un tournant pour le méthane. La mise en œuvre de politiques et l’amélioration de la transparence pourraient conduire à une réduction significative de ces émissions.
L’AIE met en exergue l’importance des avancées technologiques, comme le MethaneSAT, qui permettent une surveillance plus précise des fuites de méthane.