L’AIE alerte sur la demande d’énergies fossiles, encore “trop élevée”
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Pour l’Agence internationale de l’énergie, le pic de demande devrait être atteint avant 2030 et mettre en péril l’Accord de Paris sur le climat.
Si elle reconnait le bond qualifié de “phénoménal” des énergies propres, l’Agence internationale de l’énergie (AIE) estime que la demande en énergies fossiles devrait rester “trop élevée” en vue du respect des objectifs les plus ambitieux relatifs à la contention du réchauffement planétaire.
Une mise en garde alors que la COP 28 débutera dans un peu plus d’un mois à Dubaï aux Émirats arabes unis.
Un chemin “très difficile”
Certes, estime l’AIE, “infléchir la courbe des émissions” est toujours “possible” pour maintenir le réchauffement global à +1,5°C par rapport à l’ère pré-industrielle. Mais dans un rapport de 354 pages, elles juge que le chemin est “très difficile”.
En effet et entre autres, les émissions de gaz à effet de serre demeurent à ce jour “suffisamment importantes” pour faire grimper les températures moyennes mondiales d’environ 2,4 °C durant ce siècle.
Des progrès réalisés mais…
D’un côté, d’ici 2030, l’AIE estime qu’une part dix fois plus importante de véhicules électriques devrait rouler à travers le monde. Et la part des renouvelables dans le mix électrique mondial devrait approcher de 50 % contre 30 % de nos jours. Et l’argent investi dans les énergies propres a augmenté de 40 % depuis 2020.
Mais de l’autre, il faut des “politiques plus fortes sont nécessaires” pour espérer atteindre l’objectif de réchauffement maximal de 1,5 °C, rappelant qu’il faudrait multiplier par trois la capacité d’énergies renouvelables à l’horizon 2030.
Un pic de demande d’énergies fossiles
Gaz, charbon et pétrole devraient en ce qui concerne la demande poursuivre leur hausse, pour atteindre un pic avant 2030. En prenant en compte les politiques actuelles, l’AIE estime que la part des combustibles fossiles dans l’approvisionnement énergétique mondial, laquelle se maintient depuis des décennies à environ 80 %, diminuera à 73 % d’ici 2030, les émissions mondiales de CO2 liées à l’énergie culminant quant à elles d’ici 2025.
L’Agence recommande aux pays de “redoubler de collaboration et coopération (…) Le défi urgent est d’accélérer le rythme des nouveaux projets d’énergie propre, en particulier dans de nombreux pays émergents et en développement”. Hors Chine, il conviendrait dans ces pays de multiplier par 5 les investissements dans la transition énergétique.