L’évolution de l’alimentation expose davantage les Européens à une carence en iode

L'Organisation Mondiale de la Santé alerte sur une carence en iode grandissante chez les Européens, due aux changements alimentaires et à la popularité croissante des laits végétaux. Cela vous inquiète-t-il ?

L’importance de l’iode dans notre alimentation

L’iode est un oligo-élément primordial pour notre organisme, jouant un rôle déterminant dans la synthèse des hormones thyroïdiennes et le développement cérébral du fœtus. Le besoin en iode augmente avec l’âge passant de 50 µg par jour avant un an à 150 µg pour les adultes. Les femmes enceintes ou allaitantes ont un besoin plus important de 200 µg par jour.

Un équilibre alimentaire remis en cause

Une alimentation équilibrée, riche en produits laitiers d’origine animale et poisson, permet généralement de couvrir ces besoins. Cependant, l’OMS s’inquiète d’une possible carence due à la montée en puissance de l’alimentation végane, notamment des laits végétaux, pauvres en iode.

“Il est inquiétant de voir que les femmes, qui présentent déjà un risque plus élevé de carence en iode et de maladies thyroïdiennes que les hommes, se tournent de plus en plus vers les produits laitiers à base de plantes”, a déclaré le Dr Kluge, directeur régional de l’OMS pour l’Europe.

La solution proposée par l’OMS

Selon l’OMS, la solution à cette éventuelle carence passerait par l’iodation du sel, considéré comme le meilleur moyen d’assurer un apport suffisant en iode. Cependant, le sel utilisé dans la préparation de nombreux aliments industriels courants est rarement iodé.

Par conséquent, pour lutter contre le risque de carence en iode, l’OMS/Europe et le Réseau mondial de l’iode recommandent l’iodation du sel et des produits laitiers de substitution.

L’impact sur notre santé en cas de carence

L’enjeu de l’iodation est d’autant plus important que l’insuffisance d’iode dans l’organisme peut avoir de graves répercussions sur la santé, entraînant notamment une augmentation de volume de la thyroïde et, dans les cas les plus graves, une hypothyroïdie.

“Nous avons besoin de stratégies politiques plus souples pour protéger les populations de la carence en iode, notamment en rendant obligatoire l’utilisation de sel alimentaire iodé dans les aliments transformés et en veillant à l’iodation adéquate du lait et des produits laitiers de substitution”, a souligné le Dr Galea, conseiller stratégique du directeur régional à l’OMS/Europe.