logo AFP France

Macron se veut rassurant à l'Otan et reçoit un soutien appuyé de Scholz

Macron se veut rassurant à l'Otan et reçoit un soutien appuyé de Scholz
Publié le , mis à jour le

Washington (AFP) - Le président français Emmanuel Macron a réaffirmé les engagements de la France sur l'Ukraine et l'Otan, malgré la crise politique qui la secoue, et reçu un soutien appuyé du chancelier allemand Olaf Scholz jeudi durant le sommet de l'Alliance à Washington.

La France est plongée dans l'incertitude depuis la dissolution de l'Assemblée nationale par le chef de l'Etat le 9 juin, les élections législatives du 30 juin et 7 juillet n'ayant dégagé aucune majorité claire.

M. Macron donnera une conférence de presse jeudi à 21H15 GMT dans la capitale américaine, lui qui n'a pas pris la parole publiquement depuis le sommet européen de la fin juin et les législatives des 30 juin et 7 juillet.

Devant les pays alliés, il a fait valoir que les Français avaient "fait le choix d'exclure les partis extrémistes, qui auraient pu contester l'engagement de la France à l'égard de l'Ukraine ou au sein de l'Alliance", a indiqué une source diplomatique française au troisième jour du sommet.

"Il a dit que la France a aujourd'hui tous les moyens de confirmer ses engagements auprès de l'Ukraine et de ses alliés", a-t-elle souligné. 

Les partenaires occidentaux de la France redoutaient qu'une victoire du Rassemblement national (RN) ne remette en cause le soutien militaire de la France à l'Ukraine, ses engagements financiers au sein de l'Otan et son rôle moteur dans la construction européenne.

Mais l'extrême droite, créditée d'une possible majorité absolue avant le second tour, a finalement terminé troisième du scrutin, derrière la gauche et le camp présidentiel. 

La question des engagements internationaux se pose aussi en partie pour La France insoumise (LFI), qui revendique la victoire au sein d'un Front populaire avec les socialistes, les écologistes et les communistes, ne disposant pas de la majorité absolue.

- "Président fort" -

Emmanuel Macron appelle pour sa part à la formation d'une coalition plus large, associant toutes les "forces républicaines" et excluant de facto le RN comme LFI.

La situation politique en France était dans tous les esprits à Washington même si Paris assure ne pas avoir observé d'"inquiétude" particulière" chez ses partenaires.

"Il incombe maintenant aux responsables politiques de trouver une solution et d'en tirer parti.Je suis très confiant sur le fait qu'ils finiront par le faire", a déclaré Olaf Scholz.

L'Allemagne a elle-même une longue tradition de gouvernements de coalition, y compris entre adversaires chrétiens-démocrates et sociaux-démocrates qui dominent la vie politique allemande depuis 1949.

"La France a un président fort, qui agit sur la scène internationale", a ajouté le chancelier, soulignant avoir eu un "très bon échange avec (son) ami Emmanuel Macron" mercredi en marge du sommet.

"La France sera sur la scène internationale un partenaire important, un partenaire solide pour nous tous et particulièrement pour l'Allemagne", a encore indiqué M. Scholz.

Emmanuel Macron a lui exposé à quoi une coalition pourrait ressembler en France, avec un certain nombre de "paramètres" tels que le soutien à l'Ukraine, l'engagement européen, la transition verte et la stabilité fiscale.

Le nouveau Premier ministre britannique Keir Starmer, issu de la gauche, a lui aussi posé des questions sur le processus post-électoral.

- "Extraordinaire" -

Les deux dirigeants se sont entendus sur leur "convergence au centre" et ont convenu de se revoir plus longuement à l'occasion du sommet de la Communauté politique européenne (CPE) le 18 juillet au Royaume-Uni, a relevé un participant.

Côté français, on réfute également tout affaiblissement du chef de l'Etat, malgré l'instabilité actuelle, en pointant au passage les "marques de respect" à son égard durant le sommet.

Au dîner des chefs d'Etat et de gouvernement mercredi à la Maison Blanche, Emmanuel Macron était assis face à Joe Biden, un "choix" de ce dernier, et à côté du président ukrainien Volodymyr Zelensky, a-t-on relevé.

"Il est venu pour réaffirmer le rôle de notre pays.Il était là parce que nous sommes un allié solide", souligne-t-on à Paris.

Pour la plupart des Alliés, habitués aux usages du régime parlementaire, les négociations de longue haleine pour former un gouvernement de coalition n'ont rien d'exceptionnel.

"Ce qui est assez extraordinaire pour nous, semble-t-il, est pour beaucoup de partenaires très ordinaire", souligne-t-on encore de source diplomatique française.

Publicité

Accessibilité : partiellement conforme