Maladies cardiovasculaires : des fibres pour les prévenir
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Des chercheurs de l’Inserm ont cherché à comprendre le rôle du microbiote dans le développement de l’athérosclérose.
On le sait, une alimentation riche en fibres est bénéfique à la santé. Des chercheurs du Paris-Centre de recherche cardiovasculaire (Inserm/Université Paris Cité) sont partis de ce constat : “Si un régime alimentaire riche en graisses et pauvre en fibres est reconnu comme favorisant les maladies cardiovasculaires, les mécanismes impliqués ne sont pas encore bien identifiés”.
Microbiote et athérosclérose
L’athérosclérose correspond à l’accumulation de dépôts graisseux sur les parois artérielles. À terme, ces plaques d’athérome peuvent être à l’origine d’un infarctus ou d’un accident vasculaire cérébral. Et le dépôt est favorisé par une alimentation riche en graisses, et pas assez en fibres.
Ainsi, les scientifiques dirigés par Soraya Taleb ont soumis des souris à des alimentations variées en vue d’analyser leurs effets sur le métabolisme, le microbiote et une éventuelle athérosclérose.
Quels résultats ?
Le principal enseignement est celui qu’un régime riche en graisses et pauvre en fibres est associé sans réelle surprise à “une augmentation des facteurs de risque métaboliques liés aux maladies cardiovasculaires”.
Et Soraya Tayeb de préciser : “Nos observations montrent également que plus que sa forte teneur en graisses, c’est la faible quantité de fibres contenues dans ce régime qui est à l’origine du déséquilibre du microbiote et donc de l’aggravation de l’athérosclérose”.
Comment expliquer ce lien ?
D’après les chercheurs, les cellules immunitaires générées par une alimentation insuffisante en fibres vont se réunir sur les plaques d’athérome.
Soraya Tayeb résume : “Le fait qu’on ait pu observer que les cellules immunitaires sont capables de migrer de l’intestin vers la périphérie et de générer ainsi une inflammation systémique aggravant les plaques d’athérome ajoute une nouvelle dimension à notre compréhension du lien entre alimentation, intestin, microbiote et athérosclérose”. La bonne nouvelle ? Une alimentation davantage tournée vers les fibres permet de contrer ces effets : céréales, légumineuses, fruits riches en pectine, haricots verts, carottes…