Marseille : mis à pied pour une Une “ambiguë”, le directeur de La Provence réintégré

Les journalistes du journal La Provence, qui sont en grève depuis vendredi, vont néanmoins tenir une assemblée générale aujourd'hui. Quelle en sera l'issue ?
Tl;dr
- La direction de La Provence réintègre le directeur de la rédaction.
- Il avait été suspendu suite à une controverse sur une Une du quotidien.
- Les journalistes, en grève illimitée, dénonçaient une ingérence éditoriale.
- Plusieurs questions restent en suspens malgré cette première résolution.
La réintégration d’un directeur controversé
Dans le contexte d’un conflit social de grande ampleur, la direction du quotidien régional La Provence, appartenant à l’armateur CMA CGM, a choisi de réintégrer son directeur de la rédaction.
Une Une qui fait débat
Aurélien Viers avait été suspendu à la suite de la publication d’une Une controversée. Cette dernière, surmontée du titre « Il (Emmanuel Macron, ndlr) est parti et nous, on est toujours là… », affichait deux personnes de dos observant une patrouille policière.
Non attribuée explicitement à une source, cette citation a été interprétée en lien avec les narcotrafiquants par certains lecteurs. Cette erreur de composition fut le déclencheur du rappel à l’ordre du directeur de la rédaction.
Une grève illimitée pour préserver l’indépendance éditoriale
Les journalistes de La Provence ont réagi vivement à cette situation. Ils dénoncent une «ingérence éditoriale inadmissible» et des «pressions politiques». Ils ont par ailleurs lancé une grève illimitée, soutenus par d’autres titres de l’écurie du milliardaire franco-libanais Rodolphe Saadé, également à la tête de l’armateur CMA CGM.
Le directeur de la rédaction de « La Provence » a été réintégré.
L'intersyndicale (SNJ, CFE-CGC,CFDT) maintient un rassemblement prévu ce lundi « La direction ne doit pas remettre en cause notre travail journalistique » Emilie Davy CFE-CGC .https://t.co/maiZmR3kdY« La— CFE-CGC (@CFECGC) March 25, 2024
Des questions encore sans réponses
Cependant, malgré le retour d’Aurélien Viers, considéré comme « un premier pas », les questions persistent. La mobilisation se poursuit alors que les discussions entre la direction et le chef de la rédaction ont laissé certaines parties prenantes en marge.
Les syndicats critiquent notamment une conclusion «problématique» de cette affaire, la direction évoquant un rappel à l’ordre alors que selon eux, aucune violation des principes journalistiques et déontologiques n’a été commise.