Menaces de mort contre des avocats anti-RN : une enquête lancée

Juste avant les élections législatives, le site d’extrême droite “Réseau libre-Le réseau des patriotes”1 avait partagé un article nommé “Liste (très partielle) d’avocats à éliminer”, mentionnant le nom des avocats ayant signé une tribune contre le Rassemblement national.
TL;DR
- Le parquet de Paris enquête sur des menaces contre des avocats par un site d’ultradroite.
- Ces avocats avaient signé une tribune contre le Rassemblement national.
- Le site d’ultradroite visé par l’enquête est hébergé en Russie.
Une menace sérieuse contre les avocats
L’ Agence France-Presse (AFP) a révélé jeudi 11 juillet que le parquet de Paris a lancé une enquête suite aux menaces proférées par un site d’ultradroite à l’encontre d’avocats signataires d’une tribune contre le Rassemblement national (RN).
Dans le contexte des élections législatives anticipées, la situation alarmante relève d’une atteinte grave à l’État de droit, une situation que Me Fabien Arakelian, vice-bâtonnier du barreau de Nanterre, juge « très inquiétante et à prendre très au sérieux. »
De l’importance de la liberté d’expression
Ces avocats, dont une majeure partie sont issus des barreaux de Paris et de Caen, avaient signé une tribune intitulée « Avocats, nous nous constituons en brigade du droit contre le Rassemblement national », publiée sur le site de l’hebdomadaire Marianne en amont du scrutin législatif anticipé.
Leur implication leur vaut aujourd’hui des menaces de mort en ligne, une situation qui rappelle l’importance de garantir à tout un chacun le droit à la liberté d’expression.
😡 Menacé, avec d'autres, «d'une balle dans la nuque» par le site d'extrême droite «Réseau libre», hébergé en Russie, je me joins à la plainte collective initiée par @FbdnStories. Plainte dans les mains de @v_brengarth et @BourdonWilliam2. pic.twitter.com/mHr7L9cXPw
— David Dufresne (@davduf) July 11, 2024
Réseau Libre : un site hébergé en Russie
L’enquête menée par le Pôle national de lutte contre la haine en ligne (PNLH) s’attaque à un site dénommé Réseau Libre. Celui-ci, hébergé en Russie, avait répliqué à la tribune par un article alarmant dont le titre est explicite : « Liste (très partielle) d’avocats à éliminer ». Il répertoriait les signataires de la tribune, accusés de ne pas respecter le verdict des urnes en cas de victoire du RN, et appelait à les « éliminer ».
L’Office anti-cybercriminalité (OFAC) de la police judiciaire de Versailles a donc été saisi suite à des signalements du barreau de Paris et d’un collectif d’avocats représentés par Mes Yann Le Bras et Céline Astolfe, en plus de la plainte du barreau de Nanterre transférée à Paris en début de semaine.
Cette situation illustre à quel point le combat contre le cyberharcèlement et la protection des valeurs fondamentales de notre société demeurent essentiels.