Mort du petit Emile: poursuite des auditions marathon de quatre membres de la famille

Marseille (AFP) - Suite des auditions "marathon" pour quatre membres de la famille du petit Emile Soleil, toujours en garde à vue mercredi à la mi-journée et entendus au sujet de la disparition en juillet 2023 au Haut-Vernet (Alpes-de-Haute-Provence) du garçonnet, retrouvé mort neuf mois plus tard.
Philippe et Anne Vedovini, ses grands-parents maternels, ainsi qu'un oncle et une tante, avaient été interpellés tôt mardi par les enquêteurs de la section de recherches de la gendarmerie de Marseille à leur domicile de La Bouilladisse (Bouches-du-Rhône), un coup de théâtre dans cette histoire.
Tous sont entendus pour "homicide volontaire" et "recel de cadavre", avait indiqué mardi le procureur d'Aix-en-Provence, Jean-Luc Blachon.Les enquêteurs semblent donc désormais privilégier la piste familiale dans cette enquête qui n'avait enregistré aucune annonce significative depuis la découverte, il y a un an, d'ossements du petit garçon de deux ans et demi.
"Les choses se passent très sereinement" et "plusieurs auditions sont prévues cet après-midi", a déclaré vers 13H00 mercredi l'avocate du grand-père, Isabelle Colombani, en sortant des locaux de la gendarmerie à l'occasion d'une pause dans les interrogatoires.
Après trois auditions mardi, achevées vers minuit, Me Colombani, a dit s'attendre à "une nouvelle journée marathon": "On peut aller jusqu'au bout de la garde à vue, c'est-à-dire demain (jeudi) 06H05".
La garde à vue ne pouvant dépasser 48H, une décision devrait donc tomber d'ici là pour trancher entre une remise en liberté ou un déferrement devant un juge.
Me Colombani s'est refusée à tout commentaire sur le fond des auditions, soulignant "qu'il appartient au procureur de communiquer".
- Confrontations à venir ? -
Elle a toutefois indiqué qu'"aucune confrontation" entre les quatre membres de la famille en garde à vue n'avait encore eu lieu.L'oncle et la tante du garçonnet, deux des enfants majeurs du couple Vedovini, sont eux auditionnés dans une autre gendarmerie du département.Leurs gardes à vue ont également été prolongées, selon une source proche de l'enquête.
Ces placements en garde à vue des chefs d'"homicide volontaire" et "recel de cadavre" s'inscrivent "dans une phase de vérifications et de confrontations des éléments et informations recueillis lors des investigations réalisées ces derniers mois", avait souligné dans un communiqué mardi matin le procureur Jean-Luc Blachon.
Une garde à vue est "forcément une épreuve", a souligné l'avocat d'Anne Vedovini, Me Julien Pinelli, qui avait précédemment indiqué que sa cliente "n'attend rien de plus que la vérité sur ce drame".
Mardi, le domicile de Philippe et Anne Vedovini, un cossu mas provençal situé à La Bouilladisse, fief de cette famille catholique traditionaliste qui compte dix enfants, avait également été perquisitionné.Un véhicule SUV et une remorque à cheval y ont été saisis par les enquêteurs.
Selon une source proche du dossier, "une dizaine d'auditions de témoins" ont eu lieu mardi dans ce dossier.
- Une jardinière analysée -
Le petit Emile a disparu le 8 juillet 2023, alors qu'il venait d'arriver chez ses grands-parents maternels, dans leur résidence secondaire du hameau du Haut-Vernet, perché à 1.200 mètres d'altitude dans les Alpes-de-Haute-Provence.
Les parents du garçonnet n'étaient pas sur place au moment de la disparition, mais plusieurs autres membres de la famille étaient présents.
Malgré plusieurs jours de battues citoyennes et de "ratissages judiciaires", aucune trace de l'enfant n'avait été retrouvée dans cette zone escarpée et isolée.
Pendant neuf mois, l'enquête n'avait rien donné de concret, jusqu'à la découverte, fin mars 2024 par une promeneuse, du crâne et de dents de l'enfant, à environ 1,7 km du hameau, à 25 minutes de marche pour un adulte.
Des vêtements et un petit bout d'os avaient également été retrouvés dans la même zone.
Le 13 mars, la présence d'enquêteurs dans le hameau du Haut-Vernet avait relancé les spéculations.Les gendarmes avaient saisi devant l'église paroissiale une grande jardinière, dans laquelle des traces de sang ont été retrouvées, selon une source proche du dossier à l'AFP.
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