Mort subite du nourrisson : alerte sur certaines images véhiculées sur les paquets de couche
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Une étude pointe des images qui induisent de mauvais réflexes chez les parents, avec de potentielles graves conséquences.
Chaque année en France, entre 250 et 350 bébés sont touchés par la mort subite et dans très grande majorité des cas, la mort survient avant l’âge de 6 mois et souvent pendant le sommeil. Parmi les causes, la position de couchage et l’environnement du bébé lorsqu’il dort.
Entre les recommandations internationales de couchage sécurisé et les représentations de bébés endormis sur certains de paquets de couches, une incompatibilité relevée par des chercheurs de l’Inserm, HEC, AP-HP et du CHU de Nantes.
La position recommandée pour bébé
Depuis une trentaine d’années, la position recommandée pour le sommeil de bébé est celle sur le dos dans une turbulette, supprimer tout oreiller, jouet ou doudou, couverture ou autre tour de lit; mais aussi, dire non aux nuits ou siestes avec son bébé. Des recommandations qui ont en France fait baisser le nombre de morts subites du nourrisson de 80%.
Le Monde a repéré une étude parue dans Journal of Pediatrics, laquelle relève que la pratique de la position ventrale est toujours représentée sur l’imagerie des paquets de couches.
Plus de 600 emballages recensés
Pour les besoins de cette étude, 631 emballages recensés dans une douzaine de pays d’Europe ont été observés. Résultats ? La grande majorité (79 %) des images de nourrissons endormis – lesquelles représentent près de 50% des photos présentes sur les paquets – véhicule des positions qui ne sont pas recommandés.
Et la France est loin de montrer l’exemple, puisque près de 80 % des images de bébés représentés en train de dormir ne sont pas conformes. Ainsi, la moitié montrent un bébé dormant sur le ventre, entre autres.
D’autres éléments représentés
En France encore, plus de 4 paquets sur 10 (44%) montrent aussi les accessoires potentiellement dangereux évoqués auparavant comme doudous et oreillers. Et ce n’est pas tout, puisqu’environ 22 % des clichés montrent aussi des enfants dormant avec une autre personne dans le même lit.
Martin Chalumeau, qui est à la tête du service de pédiatrie générale à l’hôpital Necker-Enfants malades (AP-HP), a regretté auprès du Monde :
Le taux d’incidence ne baisse quasiment plus en France. Le pays se classe même parmi les pays européens où la prévalence est la plus élevée.
Les chercheurs travaillent à une pétition international et visant à demander l’interdiction de ces images à usage commercial.